About us / Contact

The Classical Music Network

Bruxelles

Europe : Paris, Londn, Zurich, Geneva, Strasbourg, Bruxelles, Gent
America : New York, San Francisco, Montreal                       WORLD


Newsletter
Your email :

 

Back

Un sentiment d’évidence

Bruxelles
Bozar, Salle Henry Le Bœuf
03/28/2024 -  et 29 mars 2024 (Liège)
Franz Liszt : Les Préludes, S. 97 – Concerto pour piano n° 2, S. 125
Richard Strauss : Tod und Verklärung, opus 24

Benjamin Grosvenor (piano)
Orchestre philharmonique royal de Liège, Marko Letonja (direction)


B. Grosvenor (© Andrej Grilc)


Avant de le rejouer le lendemain dans la Cité ardente, l’Orchestre philharmonique royal de Liège s’illustre, ce jeudi, au Bozar, dans un court mais beau et solide programme. Il paraît difficile d’ajouter une œuvre aux deux de Liszt et à celle de Strauss sans en déstabiliser l’équilibre, sans en compromettre la cohérence, à l’exception peut‑être, et encore, d’une ouverture de Wagner au début de la seconde partie.


Il y a deux ans, lors du festival consacré à Chostakovitch, le chef, Marko Letonja, et la formation avaient fortement impressionné, par leur maîtrise, expressive et technique, sensation retrouvée ce soir, et ce dès Les Préludes (1845‑1853). Cette interprétation ferme et décidée se distingue par sa puissance évocatrice et par sa mise en place précise, une clarté qui permet de prendre toute la mesure des compétences des différents pupitres – les bois, les cuivres, en particulier, tous remarquables. Attentif à la couleur, à la nuance et à la respiration, Marko Letonja imprime à ce poème symphonique un souffle irrésistible, dans une dynamique et des contrastes irréprochables.


Toutes ces qualités se retrouvent ensuite dans une exécution splendide du Second Concerto pour piano (1839‑1849). Il nous tarde de retrouver le soliste au plus vite, en récital ou dans un autre concerto. Doué au plus haut niveau, Benjamin Grosvenor évolue dans les plus inaccessibles sphères, par sa stupéfiante virtuosité, toujours au service de l’expression, et par son autorité naturelle, à un peu plus de 30 ans. Son interprétation sonne juste, avec une telle évidence qu’il parait inconcevable d’entendre cette œuvre autrement, et même mieux. Le pianiste développe une sonorité de toute beauté, ainsi qu’un jeu d’une grande clarté, soucieux des détails, de la forme, dans un souffle rhapsodique captivant. Les fortissimos sonnent avec puissance, mais sans saturation, les basses avec profondeur, mais avec netteté, tandis que les cascades d’accords saisissent par leur parfaite régularité. Les dialogues instrumentaux, notamment entre le piano et le violoncelle solo, admirablement aboutis, relèvent de la musique de chambre. Rares demeurent les exécutions au concert qui parviennent à fasciner à ce point dans une œuvre tant de fois entendue. Le pianiste britannique remercie le public avec « Ronde des lutins », la seconde des Etudes de concert de 1862.


Un autre poème symphonique occupe la courte mais intense seconde partie, Mort et transfiguration (1887‑1889). En plus d’obtenir des différents pupitres un jeu de toute beauté, à la fois précis et expressif, Marko Letonja en délivre une interprétation profonde et émouvante. Un sentiment d’évidence, une fois de plus, parcourt cette exécution clairement détaillée, impeccablement construite et qui traduit avec conviction et justesse les intentions de Strauss.


Le site de Benjamin Grosvenor



Sébastien Foucart

 

 

Copyright ©ConcertoNet.com