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Boris sans drame

München
Nationaltheater
01/14/2024 -  et 17, 19* janvier 2024
Modeste Moussorgski : Boris Godounov
Dmitry Ulyanov (Boris Godounov), Emily Sierra (Fiodor), Mirjam Mesak (Xenia), Nadezhda Karyazina (La nourrice), Evgeny Akimov (Prince Vassili Chouïski), Sean Michael Plumb (Andreï Chtchelkalov), Dmytro Popov (Grigori), Vitalij Kowaljow (Pimène), Milan Siljanov (Varlaam), Tansel Akzeybek (Missaïl), Claudia Huckle (L’aubergiste), Kevin Conners (L’innocent), Nikita Volkov (Nikititch), Aleksey Kursanov (Un boyard), Thomas Mole (Mitioukha), Christian Rieger (Un capitaine)
Bayerischer Staatsopernchor, Johannes Knecht (chef de chœur), Bayerisches Staatsorchester, Dima Slobodeniouk (direction musicale)
Calixto Bieito (mise en scène), Rebecca Ringst (décors), Ingo Krügler (costumes), Michael Bauer (lumières) Andreas Schönhofer (dramaturgie)


Cette production de Boris Godounov date de plus d’une dizaine d’années. Elle fait partie de la collection de nombreuses reprises que l’Opéra de Munich ressort régulièrement, tout comme La Traviata, Elektra, Wozzeck... Cependant, certaines de ces productions vieillissent mieux que d’autres, et si à l’époque, la conception de Calixto Bieito avait pu impressionner et convaincre, elle paraît aujourd’hui un peu dépassée.


Les chœurs sont quasiment statiques dans un prologue bien sombre où la seule idée est de montrer le peuple brandissant des pancartes blanches, symbolisant que sa souffrance reste la même, quelle que soit son tsar. La scène avec Pimène se résume à deux chanteurs qui ne bougent quasiment pas dans un décor complètement noir. La scène de l’auberge n’apporte rien. On peut apprécier l’élément principal du décor modulaire, qui est un grand rectangle noir se dépliant pour devenir la chambre de Boris ou la salle du conseil. Cependant, cet effet de scène n’apporte pas de révélation. Il y a enfin quelques éléments de violence gratuite, avec l’un des enfants poussé par Chouïski tuant l’Innocent, et Grigori arrivant à la fin de l’œuvre et étranglant en quelques minutes Xenia, la nourrice et Fiodor tandis que Boris agonise.


Ce manque de caractérisation se retrouve également dans la partie musicale. Les tempi sont bien lents, et dans la lecture très « propre » de Dima Slobodeniouk, il n’y a aucune tension, ce qui est surprenant pour l’une des œuvres les plus théâtrales de la littérature opératique. La mise en place est impeccable, mais ce n’est pas une symphonie de Bruckner...


C’est d’autant plus regrettable que le plateau est de très haut niveau. Dans une distribution de grande qualité, se démarquent Dmitry Ulyanov, un Boris avec beaucoup de présence, Dmytro Popov en Grigori tourmenté, et surtout le superbe Pimène de Vitalij Kowaljow. Le chœur est éclatant... Mais un Boris Godounov sans tension et sans drame, ce n’est tout simplement pas un Boris Godounov...


Antoine Lévy-Leboyer

 

 

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