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La surprise Korngold

Monaco
Auditorium Rainier III
01/14/2024 -  
Ludwig van Beethoven : Concerto pour piano n° 4 en sol majeur, opus 58
Erich Wolfgang Korngold : Symphonie en fa dièse majeur, opus 40

Louis Lortie (piano)
Orchestre philharmonique de Monte‑Carlo, Bertrand de Billy (direction)


L. Lortie, B. de Billy (© André Peyrègne)


La nouvelle année, au Philharmonique de Monte‑Carlo s’est ouverte sur l’audition d’une œuvre qui n’avait jamais encore été entendue en Principauté de Monaco, la Symphonie d’Erich Korngold. Oui, depuis soixante‑dix ans qu’elle avait été créée à Vienne (... avec peu de succès, d’ailleurs) l’unique symphonie du compositeur de l’opéra La Ville morte n’avait encore jamais été jouée sur les bords de la Méditerranée. Le public monégasque a fait un triomphe à cette œuvre grandiose, captivante, qui est une résurgence des grandes symphonies allemandes du XIXe ... mais dans laquelle Korngold nous rappelle qu’il a été un magnifique compositeur de musiques de films à Hollywood. C’est ainsi que soudain, au milieu de pages intenses et dramatiques, on s’évade vers des paysages sonores de westerns !


L’œuvre est en quatre mouvements, commençant par un allegro à l’atmosphère tragique, déchiré par des claquements d’accords violents et s’achève avec un final plein d’allégresse où le piccolo, en particulier, s’en donne à cœur joie, soutenu par un célesta à l’humeur légère. Entre ces deux mouvements prennent place un scherzo au rythme de tarentelle et un émouvant mouvement lent qui est peut-être le sommet de l’œuvre, dans la tradition des adagios de Bruckner ou de Mahler. Au milieu de ce foisonnement musical, on décèle des éléments mélodiques d’une totale simplicité : un intervalle de septième ascendante (dosi) qu’on entend tout au long du premier mouvement et trois notes (dosol grave‑la) qui se retrouvent dans tout le mouvement lent.


L’interprétation que nous en a donnée le Philharmonique de Monte‑Carlo sous la direction de Bertrand de Billy fut somptueuse, plus belle que celle des enregistrements dont nous disposons actuellement. On aurait pu faire un disque de ce concert.


Mais cela ne fut pas le seul régal de la soirée. On eut droit aussi à une œuvre qui, elle, n’était pas une découverte : le Quatrième Concerto de Beethoven. Le pianiste canadien Louis Lortie nous en a donné une interprétation admirable. Tout y était, de la grandeur, de l’émotion, de l’intensité et de la virtuosité du jeu, de la beauté et la noblesse du style, de la qualité du message beethovénien.


L’année du Philharmonique de Monte‑Carlo commence très bien !



André Peyrègne

 

 

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