About us / Contact

The Classical Music Network

Bruxelles

Europe : Paris, Londn, Zurich, Geneva, Strasbourg, Bruxelles, Gent
America : New York, San Francisco, Montreal                       WORLD


Newsletter
Your email :

 

Back

Sabrez le champagne !

Bruxelles
Bozar, Salle Henry Le Bœuf
01/07/2024 -  et 5 (Virton), 6 (Roulers), 9 (Louvain), 14 (Ostende) janvier 2024
Johann Strauss II : Die Fledermaus : Ouverture – Frühlingsstimmen, opus 410 – Bauern-Polka, opus 276 – Unter Donner und Blitz, opus 324
Josef Strauss : Eislauf, Polka schnell, opus 261
Nikolaï Rimski-Korsakov : Snegourotchka : « Danse des bouffons »
Pietro Mascagni : Cavalleria rusticana : Intermezzo
Charles Gounod : Roméo et Juliette : « Ah, je veux vivre »
Manuel de Falla : El sombrero de tres picos : Danse finale
George Gershwin : Porgy and Bess : « Summertime »
Antonín Dvorák : Rusalka, opus 114, B. 203 : « Chant à la lune »
Piotr Illich Tchaïkovski : Casse‑Noisette, opus 71 : « Valse des fleurs »
Sergei Prokofiev : Cendrillon (Première Suite), opus 107 : 8. « Minuit »
Hans Christian Lumbye : Champagne Galop, opus 14

Sofia Fomina (soprano)
Belgian National Orchestra, Antony Hermus (direction)


A. Hermus (© Marco Borggreve)


Impossible pour nous de manquer le concert du Nouvel An du Belgian National Orchestra : il y règne une ambiance un peu différente, plus décontractée, voire festive, qui fait du bien. Le programme de ce sympathique, et grand public, rendez‑vous annuel, qui connaît toujours un grand succès, comporte le plus souvent des tubes, souvent assez légers, et autres pages viennoises plus ou moins célèbres.


C’est Antony Hermus, le chef principal, qui le dirige, cette fois‑ci, avec un enthousiasme communicatif et tout en prenant régulièrement le micro pour introduire les œuvres, en français et en néerlandais, dans un mélange assez réussi d’humour et de profondeur, en particulier lorsqu’il communique, en seconde partie, un message de paix et d’espoir sous forme de... recette de cuisine. Le programme parcourt une année entière, à travers les quatre saisons, chaque pièce ayant un lien plus ou moins direct avec celles‑ci – les festivités qui les ponctuent, les changements de météo qui les caractérisent.


L’orchestre accomplit de nouveau brillamment cet exercice. L’exécution précise et élégante de l’Ouverture de La Chauve‑Souris confirme d’emblée l’excellente tenue des différents pupitres. Elle ne manque pas de vigueur non plus, à l’instar de celles des polkas du patinage, de Josef Strauss, et des paysans, de Johann. Les cordes, par exemple, affichent toute la chaleur et la densité dont elles sont capables, en particulier dans l’Intermezzo de Cavalleria rusticana. La première partie s’achève avec la danse finale du Tricorne de Falla, une œuvre extraordinaire que l’orchestre ferait bien de jouer à l’occasion en entier, de même que Cendrillon de Prokofiev, compositeur à l’honneur lors d’un festival au Bozar, du 31 janvier au 4 février : dans « Minuit », spectaculaire conclusion du deuxième acte, le public est invité à décompter à partir de dix.


D’autres pages célèbres figurent au programme : la « Danse des bouffons » tirée de La Fille des neiges de Rimski‑Korsakov, un opéra moins connu que l’extrait qui en est tiré, Sous le tonnerre et les éclairs de Johann Strauss, décidément incontournable à cette époque de l’année, la « Valse des fleurs » de Casse‑Noisette, exécutée avec élan et finesse, et le Galop du champagne de Lumbye, un membre du personnel du Bozar entrant à ce moment sur scène avec un plateau de flûtes de champagne. Les gags lors des concerts du Nouvel An ne sont pas l’apanage exclusif du Philharmonique de Vienne. Aucune faute de goût : à la tête de musiciens concentrés, Antony Hermus dirige toutes ces pages avec rigueur et justesse.


Une soprano n’avait plus chanté au concert du Nouvel An depuis 2016. Sofia Fomina, qui arbore, non sans coquetterie, une autre tenue après la pause, parvient à adapter sa voix aux différents airs, tous bien caractérisés. Dans « Ah, je veux vivre » de Roméo et Juliette, la prononciation du français laisse un peu à désirer, au contraire de la technique, assez remarquable, et du timbre, vraiment plaisant, surtout dans « Summertime » de Porgy and Bess, où l’instrument gagne en ampleur, et dans le « Chant à la lune » de Rusalka, où ce dernier plus se fait intensément lyrique. Voix du printemps, de Strauss encore, affiche un style et une couleur vocale appropriés. Dans la « Chanson pompette » (Schwipslied) d’Une nuit à Venise, ajouté en guise d’encore, avant l’incontournable Marche de Radetzky durant laquelle le public frappe des mains, comme lors du jour de l’an au Musikverein, la chanteuse illustre sa capacité à jouer la comédie sans en rajouter.



Sébastien Foucart

 

 

Copyright ©ConcertoNet.com