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Réveillon avant l’heure

Antwerp
Opera Vlaanderen
11/05/2023 -  et 7, 10, 12* (Antwerpen), 14, 17, 19, 21 (Gent) novembre 2023
Johann Strauss II : Die Fledermaus
Christoph Strehl (Gabriel von Eisenstein), Caterina Marchesini (Rosalinde), Maria Chabounia (Adele), Sarah Yang (Ida), David Kerber (Alfred), Wolgang Stefan Schwaiger (Dr. Falke), Maxime Melnik (Dr. Blind), Kris Belligh (Frank), Lotte Verstaen (Prinz Orlofsky), Ewout Lehoucq, Tania Van der Sanden*/Mitch Van Landeghem (comédiens)
Koor Opera Ballet Vlaanderen, Jan Schweiger (chef de chœur), Symfonisch Orkest Opera Ballet Vlaanderen, Alexander Joel (direction musicale)
Tom Goossens (mise en espace)


(© Opéra des Flandres)


L’Opéra des Flandres poursuit sa saison avec un opéra en version de concert. Il y a deux ans, à la même époque, il en avait proposé une, pleine de vitalité, d’Ariane à Naxos. Nous nous demandions qui en avait réglé les mouvements, mais pour cette Chauve‑souris (1874), le programme l’indique clairement : il s’agit de Tom Goossens, qui a signé, à la fin de la saison dernière, une mise en scène originale des Noces de Figaro. La scène ne comporte qu’un élément de décor, une porte, placée, en première partie, côté cour, dans la seconde, côté jardin. Il aurait encore été possible d’en faire l’économie, compte tenu de l’imagination du metteur en scène : l’animation théâtrale dont font preuve les interprètes, tous investis et crédibles, même si certains paraissent meilleurs acteurs que d’autres, compense largement l’absence de décors. Le metteur en scène a imaginé, à la place de celui en allemand, un truculent texte en néerlandais, parfaitement rendu par deux comédiens, Ewout Lehoucq et, dans l’uniforme d’un chef de gare d’antan pourvu d’une moustache gauloise, la fabuleuse et irrésistible Tania Van der Sanden, en alternance avec Mitch Van Landeghem. Le public rit de bon cœur, et même sans connaître cette langue, la présence drôle et la verve comique de la comédienne constituent un plaisir de tous les instants. Un réveillon avant l’heure, un remède contre la morosité.


Les chanteurs manifestent une joie communicative, sans surjouer leur personnage. La distribution, sans grande pointure, mais sans faille non plus, adopte le style vif et chic qui convient à ce genre d’œuvre. Christoph Strehl, ténor idéal pour ce répertoire, est de ceux qui concilient le mieux les exigences vocales et théâtrales : remarquablement chanté, son Gabriel von Eisenstein possède une belle prestance et sait se mettre en avant quand il le faut. Malgré un jeu scénique plus figé, Caterina Marchesini séduit en Rosalinde par sa belle présence, à la fois maniérée et nonchalante, ce qui convient pour ce rôle, ainsi que par sa voix capiteuse et son chant expressif. Maria Chabounia convainc elle aussi en Adèle, grâce à un registre haut maitrisé et une ligne vocale raffinée. David Kerber, voix saine et bien projetée, attire également l’attention en Alfred. Nous épinglons également le Docteur Falke longiligne et peaufiné de Wolfgang Stefan Schwaiger, plus que le Docteur Blind un peu trop inexistant de Maxime Melnik, le Frank savoureux de Kris Belligh, un artiste au solide potentiel, et le Prince Orlofsky de belle tenue, mais à la psychologie sommaire, de Lotte Verstaen, notre Dryade préférée dans l’Ariane à Naxos d’il y a deux ans. Nous retrouvons aussi Sarah Yang, membre de l’ensemble des jeunes de l’Opéra des Flandres, qui avait livré une estimable prestation en Servilia dans La Clémence de Titus le mois dernier.


Même le chef, Alexander Joel, interagit avec humour avec les interprètes. Sous sa direction, l’orchestre restitue admirablement le charme incomparable de cette musique, jouée avec ce qu’il faut de légèreté et de fermeté. Les musiciens séduisent dès l’Ouverture par la beauté de leurs sonorités, ainsi que la vigueur et la précision de leur jeu, livrant ainsi une exécution d’excellente tenue, comme celle des choristes, préparés par Jan Schweiger. Que l’Opéra des Flandres pense, pour une prochaine saison, à La Veuve joyeuse, si possible pour les fêtes de fin d’année.



Sébastien Foucart

 

 

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