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Récital a giorno

Paris
Philharmonie
11/09/2023 -  
Johannes Brahms : Rhapsodies, opus 79 : 1. En si mineur
Franz Liszt : Etudes d’exécution transcendante, S. 139 : 12. « Chasse‑neige » – Années de pèlerinage. Première année (Suisse), S. 160 : 6. « Vallée d’Obermann »
Béla Bartók : Rhapsodie, opus 1
Serge Rachmaninoff : Sonate pour piano n° 1, opus 28
Johann Sebastian Bach : Partita pour violon n° 2, BVW 1004 : 5. Chaconne (arrangement Brahms)

Alexandre Kantorow (piano)


A. Kantorow (© Ava du Parc/Cheeese)


Quelques jours avant de se produire dans le même lieu avec le Cinquième Concerto de Saint‑Saëns sous la direction de Klaus Mäkelä, le pianiste français Alexandre Kantorow a donné un époustouflant récital placé sous le signe de la rhapsodie.


Pour une raison que les spectateurs n’ont pu comprendre car annoncée sans micro, la Grande Salle de la Philharmonie de Paris est restée éclairée a giorno pendant tout le récital. Expérience pénible pour le recueillement des spectateurs mais probablement encore plus pour la concentration du soliste. On peut se poser la question car hormis une curieuse instabilité dans la Première des Rhapsodies opus 79 de Brahms qui ouvrait ce programme placé sous le signe de ce genre musical, la sonorité d’Alexandre Kantorow est restée miraculeuse tout au long de ces deux grandes heures de musique.


Certes le morceau de résistance du récital, la longue Première Sonate de Rachmaninoff, hormis son mouvement lent central dont la complexité d’écriture présente un intérêt au moins de curiosité, aurait pu par son aridité décourager la concentration du public. Or, peut‑être à cause des nombreuses difficultés techniques qui hérissent la fin de son Allegro molto conclusif, c’est celui qui a recueilli les applaudissements les plus fournis.


La Rhapsodie de Bartók, si lisztienne de construction et d’inspiration (il s’agit de sa première œuvre publiée), était autrement passionnante et le pianiste y a déployé des trésors de fougue et de sonorité sans parler de la virtuosité jamais exhibitionniste qui, avec lui, semble aller de soi. C’était le cas également dans la dernier des Etudes d’exécution transcendante de Liszt, « Chasse‑neige », qui précédait habilement une « Vallée d’Obermann » incroyablement poétique dans l’évocation de ces souvenirs de Suisse de ses Années de pèlerinage.


Stupéfiante aussi la Chaconne de Bach arrangée pour la main gauche seule par Brahms pour son recueil Cinq Etudes pour le piano. Prise à un tempo très modéré qui permettait aux mélodies de s’épanouir, Alexandre Kantorow n’a fait qu’une bouchée de la terrible difficulté de rendre ce mouvement final de la Deuxième Partita, panthéon des violonistes aussi passionnant que si joué par le violoniste le plus expérimenté.


Comme toujours très généreux d’encores, Alexandre Kantorow a bercé le public avec une somptueuse transcription (qui serait due à Nina Simone) de « Mon cœur s’ouvre à ta voix » de Samson et Dalila de Saint‑Saëns chantée à merveille avant de pétiller dans le final de L’Oiseau de feu de Stravinski (dans la transcription d’Agosti) avec lequel il affectionne de terminer ses récitals.



Olivier Brunel

 

 

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