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Des étoiles plein les yeux

Paris
Palais Garnier
10/24/2023 -  et 25, 26, 27, 28, 30, 31 octobre, 1er, 2, 3, 4, 7, 8, 9, 10 novembre

En Sol

Jerome Robbins (chorégraphie), Maurice Ravel (musique)


In the Night [*]
Jerome Robbins (chorégraphie), Frédéric Chopin (musique)


The Concert [**]
Jerome Robbins (chorégraphie), Frédéric Chopin (musique)
Ballet de l’Opéra national de Paris
Frank Braley, Ryoko Hisayama [*], Vassela Pelovska [**] (piano), Orchestre de l’Opéra national de Paris, Maria Seletskaja (direction musicale)


En Sol : H. Marchand, H. O’Neill
(© Svetlana Loboff/Opéra national de Paris)



Soirée de rêve et de perfection au Palais Garnier avec trois pièces emblématiques de l’art du chorégraphe de West Side Story, Jerome Robbins avec un Ballet de l’Opéra national de Paris (BOP) riche en étoiles et en très belle forme.


Avec ce triplé réussi au Palais Garnier et une nouvelle production de West Side Story signée Lonny Price et Julio Monge qui s’est installée jusqu’au 31 décembre au Théâtre du Châtelet, Jerome Robbins (1918‑1998) mène la danse en ces mois d’automne dans la capitale. Le BOP possède, grâce à Rudolf Noureev qui les inscrivit à son répertoire, parmi ses plus belles réussites malheureusement trop rarement reprises et c’est un bonheur de voir un choix aussi judicieux que ces pièces toutes trois crées par le New York City Ballet sortir de la boîte aux trésors pour réussir une soirée parfaitement équilibrée.


On commence dans l’énergie jazzy avec En Sol (1975), fantaisie mélancolique réalisée sur le Concerto du même nom de Maurice Ravel (très bien joué dans la fosse par Frank Braley). Des nageurs Belle Epoque se déhanchent élégamment sur le premier mouvement sur un fond estival vintage dû au dessinateur Erté. Puis accalmie et sidération avec un long pas de deux amoureux dansé avec noblesse et une perfection à couper le souffle par deux des étoiles les plus prometteuses de la compagnie, Hannah O’Neill et Hugo Marchand, qui reviennent ensuite pimenter un peu le grand déhanchement électrique du troisième mouvement. Les douze danseurs de la compagnie y excellent et l’orchestre, dirigé par Maria Seletskaja, fait pétiller l’ensemble.



In the Night : S. E. Park, P. Marque
(© Svetlana Loboff/Opéra national de Paris)



Puis on change radicalement d’humeur avec In the Night (1970), chef‑d’œuvre absolu de Robbins, réglé sur quatre nocturnes de Chopin (admirable Ryoko Hisayama au piano), dans lequel trois couples expriment les différents stades de la passion amoureuse. On ne sait qui louer davantage de ces six danseurs (cinq étoiles tout de même...) : Sae Eun Park et Paul Marque, Ludmila Pagliero et Mathieu Ganio, Amandine Albisson et Audric Bezard, tous parfaits dans leurs prestations individuelles avant de se réunir au final pour rendre justice à ce néoclassicisme quasi maniériste et à la science du mouvement exact de cette fascinante et inépuisable chorégraphie de la quête amoureuse à l’heure bleue.



The Concert : L. Baulac, A. Raveau, H. Bourdon
(© Svetlana Loboff/Opéra national de Paris)



Et après un entracte revigorant, place au comique avec The Concert (1956), sous‑titré « Les malheurs de chacun », farce dans laquelle Robbins tord le cou au rituel du récital de piano (Chopin encore et toujours) que donne avec une rigueur pince-sans-rire l’excellente Vassela Pelovska avec un petit coup de pouce de l’orchestre pour les quelques climax. Un public d’abord concentré se livre aux pires excentricités. Il faudrait pouvoir citer tous les danseurs, merveilleux dans leur indiscipline mais Léonore Baulac qui joue son propre rôle de ballerine reste inoubliable. Le public rit à gorge déployée et quand s’achève la comédie par une cruelle chasse aux papillons parodiant La Sylphide, le rideau tombe sur une soirée exquise qui ne demande qu’à être prolongée par des flots de champagne.



Olivier Brunel

 

 

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