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Programme français pour une tournée germanique Paris
Philharmonie
10/20/2023 -
Maurice Ravel : Alborada del gracioso – Daphnis et Chloé, Suite pour orchestre n° 2
Edouard Lalo : Concerto pour violoncelle
Mel Bonis : Trois Femmes de légende
Sol Gabetta (violoncelle)
Orchestre philharmonique de Radio France, Alexandre Bloch (direction)
A. Bloch (© Marco Borggreve)
Ce concert auquel Mikko Franck aura, pour des raisons de santé, une fois de plus fait défaut, remplacé par Alexandre Bloch, directeur musical de l’Orchestre national de Lille, inaugure une tournée en Autriche puis en Allemagne avec un programme de musique française. Il s’inscrit dans le cadre de la troisième saison musicale européenne et la saison Unanimes en collaboration avec la Fondation Palazzetto Bru Zane et il sera diffusé le 3 novembre sur France Musique.
La grande salle de la Philharmonie n’étant pas l’habitat naturel de l’Orchestre philharmonique de Radio France, qui ne s’y produit que plusieurs fois par an, on ne peut s’étonner qu’il n’en ait pas assimilé tous les pièges acoustiques. Dans la version orchestrale d’Alborada del gracioso de Ravel qui ouvrait ce programme de musique française, l’orchestre jouait trop fort et la fusion ne se faisait pas idéalement entre les cordes et vents et bois qui y jouent un rôle important.
Pour le Concerto pour violoncelle de Lalo, dont on fête cette année le bicentenaire de la naissance, on avait invité Sol Gabetta. Quelle déception de n’avoir pu entendre clairement le jeu de la violoncelliste argentine, dont la sonorité n’est adaptée ni à ce genre de grand concerto romantique ni à une salle aussi vaste ! L’orchestre couvrait constamment la soliste, dont on a pu finalement apprécier la magnifique mais peu puissante sonorité quand elle a donné en bis avec le pupitre de violoncelles Le Chant des oiseaux de Pablo Casals, magnifique arrangement pour huit violoncelles d’une chanson traditionnelle catalane de Noël décrivant la joie de la nature le jour de la naissance de Jésus dans l’étable de Bethléem.
Le morceau de résistance du concert n’était pas une symphonie mais le triptyque Trois Femmes de légende de la compositrice française Mel Bonis (1858‑1937). Belle découverte que ces partitions post‑debussystes consacrées successivement à Ophélie, Salomé et Cléopâtre, auxquelles l’Orchestre philharmonique a rendu justice avec beaucoup de délicatesse.
On peut s’étonner qu’ayant choisi de conclure le concert avec Ravel, on n’en donne que la Seconde Suite de Daphnis et Chloé. L’orchestre semblait avoir trouvé le juste équilibre sonore sous la direction d’Alexandre Bloch pour rendre justice à cette magnifique œuvre et conclure ce programme de musique française.
Il a été annoncé que pour les trois premiers concerts de sa tournée en Autriche et en Allemagne, la direction de l’orchestre serait confiée à Daniel Harding et que le programme en serait modifié : à Trois femmes de Mel Bonis sera substitué le Prélude à l’après‑midi d’un faune de Debussy.
Olivier Brunel
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