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Ouverture mièvre

Biarritz
Théâtre de la Gare du Midi
09/08/2023 -  
Yeled
Eyal Dadon (chorégraphie, musique)
Fabiana Piccioli (décor, lumières), Bregje Van Balen (costumes)


Shoot me
Diego Tortelli (chorégraphie), Spiritualized (musique)
Marco De Vincenzo (costumes), Roman Fliegel (lumières)
Fondazione Nationale della Danza / Aterballetto




La trente‑troisième édition du Temps d’Aimer la danse s’est ouverte à Biarritz avec un spectacle en deux parties sans grand relief de la compagnie italienne Fondazione Nationale della Danza / Aterballetto.


C’est traditionnellement à la Gare du Midi, magnifique monument ferroviaire art déco du début XXe transformé depuis 1990 en théâtre et hébergeant aujourd’hui la Compagnie chorégraphique nationale Malandain Ballet Biarritz, que s’ouvre chaque septembre le festival biarrot Le Temps d’Aimer la danse. En bousculant la tradition et en allant dans le sens de l’actuelle politique d’élargissement régional du festival, il aurait pu cette année s’ouvrir à Bayonne, où il présente cette année comme deuxième spectacle la dernière chorégraphie du Ballet national du Rhin, On achève bien les chevaux, spectacle au retentissement a priori plus médiatique et populaire que la mièvre présentation offerte par la compagnie italienne Aterballetto donnée pour l’ouverture du festival à Biarritz. La soirée était dédiée à la mémoire de son fondateur, Jakes Abeberry (1930‑2022), décédé en novembre dernier.


Aterballetto est une superbe compagnie fondée en 1979 par Amedeo Amodio puis confiée à partir de 1997 à la direction du danseur Mauro Bigonzetti et depuis 2017 à celle de Gigi Cristoforetti. Alors que les institutions françaises (Théâtre de la Ville, Biennale de Lyon...) ne l’invitaient pas encore, on se souvient dans les années 1990 d’avoir couru plus d’une fois au Théâtre de Saint-Quentin-en-Yvelines, dont le directeur, Pierre Moutarde, entre autres somptueuses révélations qu’il offrait à son public, nous permettait de la découvrir avec des spectacles comme Pulcinella, Romeo e Giulietta et Histoire du soldat qui hantent encore notre mémoire.


Le diptyque Yeled/Shoot me présenté à Biarritz n’était pas indigne, la compagnie régionale d’Emilie‑Romagne est techniquement dans un état de marche impeccable, mais ces deux chorégraphies sont plutôt insignifiantes et avec un très fort goût de déjà‑vu qui ne peut que décevoir un public habitué à des spectacles plus forts, au message politique enrichissant ou plus distrayants. L’accueil, sans être froid, a été plutôt poli aux standards du public de la danse, plutôt jeune et diversifié.



Shoot me (© Christophe Bernard)


Chorégraphie et musique de l’Israélien Eyal Dadon, Yeled (2022) – « yeled » signifiant « enfant » en hébreu – annonce « explorer ce moment de la vie d’adulte où nous perdons le sentiment d’être un enfant ». Certes ! Mais avec un clown déguisé en lapin matérialisant probablement l’enfant et les seize danseurs de la compagnie évoluant en ligne au travers d’une porte signifiant certainement le passage, le tout sur une musique lénifiante, le message est plutôt faible, pour ne pas dire fade...


Shoot me de l’Italien Diego Tortelli est plus divertissant, fondant sa chorégraphie sur la musique pop britannique du groupe Spiritualized et de Jim Morrison. Les danseurs évoluent dans un univers visuel et musical rétro plutôt sympathique, mais très vite on est envahi par le sentiment de déjà‑vu – le spectacle Le Presbytère n’a rien perdu de son charme, ni le jardin de son éclat (1997) de Maurice Béjart sur les musiques de Queen revient vite en mémoire. Bref, rien de vraiment neuf au‑delà du pur divertissement et probablement loin de ce que la première compagnie chorégraphique italienne peut offrir de meilleur.


Le 10 septembre, avec Storie de Diego Tortelli et Philippe Katz, elle présentera un second programme de quatre pièces en première française, à Errentaria à 18 heures et à Saint-Pée-sur-Nivelle à 20 heures.


Le site du Temps d’Aimer la danse
Le site de la compagnie Fondazione Nationale della Danza / Aterballetto



Olivier Brunel

 

 

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