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Programme viennois

Normandie
Deauville (Salle Elie de Brignac‑Arqana)
05/06/2023 -  
Wolfgang Amadeus Mozart : Adagio et Rondo en ut mineur pour piano, flûte, hautbois, alto et violoncelle, K. 617 – Quintette pour piano et vents en mi bémol majeur, K. 452
Franz Schubert : Octuor en fa majeur pour cordes et vents, opus 166, D. 803

Nina Pollet (flûte), Philibert Perrine (hautbois), Amaury Viduvier (clarinette), Marceau Lefèvre (basson), Manuel Escauriaza Martinez-Penuela (cor), Pierre Fouchenneret, Vassily Chmykov (violon), Lise Berthaud (alto), Caroline Sypniewski (violoncelle), Yann Dubost (contrebasse), Ismaël Margain (piano)


I. Margain, P. Perrine, L. Berthaud, N. Pollet, C. Sypniewski (© Stéphane Guy)


Après un programme tchèque la veille au soir, place pour ce septième concert du vingt‑septième festival de musique de chambre de Deauville à une affiche résolument viennoise, encore une fois autour de l’altiste Lise Berthaud, décidément chambriste émérite.


En préambule, alors qu’il ne s’agit que de l’avant‑dernier concert du festival, le directeur artistique, l’infatigable Yves Petit de Voize, puis le président, Michel Berry, et la trésorière, Beatrice Dorfner, de l’association des Amis de la musique à Deauville tinrent à saluer et remercier la ville de Deauville et son maire, Philippe Augier, le groupe Barrière représenté par son président, Dominique Desseigne, les partenaires médias, dont France Musique, et la presse locale, les institutions régionale et départementale, la Fondation Singer‑Polignac et la présidente d’honneur de l’association, la Trouvillaise Monique Pelletier, ancienne ministre du gouvernement Barre (en 1978) et ancienne membre du Conseil constitutionnel, ainsi enfin que les membres et donateurs de l’association pour leur soutien. Les propos, traditionnels, n’en étaient pas moins justifiés tant le festival doit sa longévité à tous ces apports, si précieux.


Après ces légitimes propos, le concert, retransmis en direct sur b·concerts, put débuter. Il commença brillamment par l’ultime partition de musique de chambre de Wolfgang Amadeus Mozart (1756‑1791), son Adagio et Rondo pour piano, flûte, hautbois, alto et violoncelle (1791). On ne pouvait que louer le toucher melliflu d’Ismaël Margain au piano et la musicalité de Nina Pollet à la flûte. Mais tous les cinq musiciens firent en vérité preuve d’une grâce et d’une délicatesse peu communes.



I. Margain, M. Lefèvre, P. Perrine, M. E. Martinez‑Penuela, L. Berthaud, A. Viduvier (© Stéphane Guy)


Ensuite, le public eut droit à un autre quintette du même Mozart, le Quintette pour piano et vents (1784). Le Largo initial coule avec naturel tel un ruisseau du Pays d’Auge et le Larghetto central est l’occasion pour chaque instrumentiste de s’exprimer dans un beau dialogue finissant dans un crescendo à l’unisson, exemplaire. Si Ismaël Margain impressionne à nouveau en manifestant une sorte d’insouciance juvénile et communicative, le cor de Manuel Escauriaza Martinez-Penuela n’écrase rien ni personne.



(© Stéphane Guy)


L’imposant Octuor (1824) de Franz Schubert (1797‑1828), d’inspiration beethovénienne, occupait ensuite l’intégralité de la seconde partie du concert. Il avait déjà été proposé au public deauvillais en 2016 par quatre des huit musiciens de ce soir, Pierre Fouchenneret, Lise Berthaud, Yann Dubost et Amaury Viduvier. On ne saurait décrire tous les événements musicaux des six mouvements de cette partition impressionnante, aux dimensions orchestrales, tant ils sont riches et nombreux. On ne saurait non plus porter un regard vraiment objectif sur la prestation d’une heure des artistes car notre placement défavorisait clairement les cordes au profit des vents et le bruit résiduel du réseau de climatisation ne pouvait que gêner la concentration et l’écoute. Malgré quelques chutes de tension, tous les pupitres méritaient cependant des éloges. Le deuxième mouvement est ainsi délicieusement chantant et les artistes font pétiller véritablement le troisième. Dans le dernier, là où éclate d’emblée le drame, ils le surmontent pour terminer dans la bonne humeur. On reconnaît la finesse du violon de Pierre Fouchenneret, à l’intense vibrato, l’archet souverain de l’altiste Lise Berthaud, notamment dans ses brefs petits coups sur les cordes dans le sixième mouvement, tandis que Yann Dubost, devenu aussi un autre vétéran du festival, est parfait à la contrebasse, comme d’habitude. Amaury Viduvier se montre de son côté, à la clarinette, à la hauteur de son rôle prédominant. Avec de tels artistes sertisseurs, les jeunes Vassily Chmykov, violoniste russe né en 1999 et Caroline Sypniewski, violoncelliste originaire de Toulouse et née en 1992, un cran en dessous mais à vrai dire encore au début de leur carrière, ne pouvaient être qu’à la bonne école. Les bases sont clairement là pour leur affirmation future.


A l’issue, tous les artistes de la soirée sont invités par le directeur artistique du festival à saluer le public qui, heureusement plus nombreux que la veille au soir, leur adresse des applaudissements nourris et chaleureux.



Stéphane Guy

 

 

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