About us / Contact

The Classical Music Network

Toulouse

Europe : Paris, Londn, Zurich, Geneva, Strasbourg, Bruxelles, Gent
America : New York, San Francisco, Montreal                       WORLD


Newsletter
Your email :

 

Back

Rencontre manquée

Toulouse
Halle aux Grains
03/28/2002 -  
Frédéric Chopin : Concerto N°1 op. 11
Franz Liszt : Dante symphonie

Orchestre National du Capitole, Michel Plasson (direction) ; François-René Duchâble (piano) ; Chœur de Toulouse Midi-Pyrénées

Si l’on est habitué à voir les noms de Chopin et de Liszt cohabiter dans des récitals pianistiques, il est moins courant de les associer lors d’un concert symphonique, le romantisme flamboyant du hongrois ne se mariant sans doute pas idéalement à la retenue expressive du polonais. Néanmoins, la Dante Symphonie une des œuvres les moins rabâchées du compositeur, mérite bien quelques curiosité et le Chopin de Duchâble, s’il divise les amateurs de piano, mérite toujours le déplacement.

Les détracteurs de François René Duchâble lui reprochent généralement la sécheresse d’un toucher pointu et avare de couleurs et une certaine nervosité qui l’amène à adopter des tempi parfois un peu précipités. Cela est vrai, mais ne pourrait, dans le même temps, faire oublier une maîtrise technique éblouissante, qui lui permet, par un toucher millimétré d’une précision absolue, de mettre en avant une clarté polyphonique rarement atteinte par d’autres. Surtout, ce contrôle absolu du son et de la construction donnent à ses interprétations une autorité qui, sur le moment de l’audition, subjugue et rend de peu d’importance ces critiques. Ce n’est qu’ensuite que l’on se dit que tout cela manquait un peu de chair et, surtout, de chant, comme dans une Romance limpide mais sans la tendresse et l’émotion attendues.
La direction plus ample que ferme de Michel Plasson, s’accordait en vérité assez peu au jeu très rythmique du pianiste, dont la sécheresse faisait ressortir une certaine inertie orchestrale, comme si le chef retenait sans cesse les élans de l’œuvre et essayait d’imposer le lyrisme qui faisait défaut à la partie pianistique.

La Dante-Symphonie a permis, par contre, de retrouver un Michel Plasson épique et explosif. L’Enfer éclatait d’une force tellurique impressionnante, portée par un orchestre puissant et pourtant clair. Cette clarté a inondé le Magnificat, dont la belle pureté portait une véritable émotion. Dommage, pourtant, que quelques chutes de tension dramatique aient un peu délayé le chant du Purgatoire, par ailleurs fort réussi sur le plan purement plastique.

Même si l’absolue passion n’était pas toujours au rendez-vous, ce concert, retransmis dans un avenir on l’espère pas trop lointain sur France 3 et Radio Classique, portait en tout cas la vision de deux fortes personnalités, qui ne se sont pas vraiment rencontrées.




Laurent Marty

 

 

Copyright ©ConcertoNet.com