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Don José à Toulouse

Toulouse
Halle aux Grains
01/06/2000 -  
Henri Duparc : Deux mélodies
Mauice Ravel : Don Quichotte à Dulcinée
Jacques Ibert : Mélodies de Don Quichotte
Ludwig van Beethoven : Symphonie n° 5

José van Dam (baryton-basse)
Orchestre du Capitole, Michel Plasson (direction)

Programme hétérogène et réussite variable pour ces retrouvailles toulousaines avec José van Dam, que nous reverrons en avril dans Hamlet de Thomas. La première partie, dévolue à la mélodie française, a permis au baryton belge de faire valoir l'habituelle beauté de sa voix, d'un timbre toujours aussi riche mais d'une projection hélas! insuffisante. Son chant avait parfois bien du mal à s'imposer face à un orchestre plein de dynamisme, et quelques phrases n'ont pas dépassé les premiers rangs. Il semble que ce magnifique artiste ait besoin d'un certain temps avant que sa voix ne "chauffe" et s'épanouisse pleinement et les quelques mélodies redonnées en bis se sont avérées plus réussies que lors de leur première exécution. Néanmoins, on ne pouvait que saluer la qualité de l'interprétation, alliant retenue expressive et soin apporté à la diction, marques de ce chanteur. L'accompagnement de Michel Plasson, très soigné, élégant même, était une réussite, en dépit de ces problèmes d'équilibre avec la voix.

La symphonie de Beethoven, par contre, appelait quelques sérieuses réserves. Non par les qualités indéniables de l'orchestre ou de la mise en place, mais à cause d'une conception si traditionnelle que l'on pouvait croire que le chef n'avait découvert l'oeuvre qu'au travers des vision de Furtwängler ou Karajan. En effet, tout dans cette exécution n'était que l'ultime emphase d'une tradition poussée jusqu'à la boursouflure, nuances écrasées, rallentedos et rubatos excessifs, phrasés uniformément liés. On avait certes là ce qu'une partie des mélomanes attend de cette pièce, mais où donc était Beethoven ? On touche là à un problème général dans l'interprétation d'oeuvres aussi rabâchées, où certains interprètes - et le public- semblent incapable de faire la part entre le texte et une tradition plus ou moins légitime. Mais Plasson n'est ni Furtwängler ni Karajan et il lui a été fatal de ne pas se démarquer de ses illustres modèles car cette interprétation trop systématique, et même simpliste, passait à côté du climat de cette symphonie. Dommage, la prestation de l'orchestre était très honorable et le chef tenait le tout avec beaucoup de maîtrise malgré des tempos trop lents, mais il n'a pas su renouveler la réussite de sa récente "Héroïque".



Laurent Marty

 

 

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