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Le Damoiseau élu

Toulouse
Halle aux Grains
03/20/2002 -  
Arthur Honegger : Pastorale d’été
Marcel Landowski : Symphonie Montségur
Claude Debussy : L’Enfant prodigue

Orchestre du Capitole, Michel Plasson (direction) ; Rie Hamada (soprano) ; Yann Beuron (ténor) ; Marc barrard (baryton)

Dans ce programme d’œuvres relativement peu courues, où prédomine la recherche d’atmosphère et de couleurs, Michel Plasson et l’orchestre du Capitole ont montré bien des qualités qui leur sont familières, d’engagement et de lyrisme.

La courte Pastorale d’été de Honegger était ainsi montrée sous un jour plus automnal que son titre ne le laisse supposer. Peu de cette spontanéité agreste que l’on est habitué à entendre, mais une ampleur plus dramatique, chaudement diaprée par les cordes toulousaines.

Très sombre, par contre, la Symphonie Montségur de Landowski, suite lyrique en quatre scènes, qui retient quelques moments forts de l’opéra créé par ce même Michel Plasson en 1985, notamment le très prenant épilogue orchestral.

Si l’écriture orchestrale de Landowski, classique malgré l’usage -assez malheureux- de la guitare électrique et du synthétiseur, retient l’attention par sa richesse expressive et un crescendo émotionnel bien maîtrisé, les parties vocales, limitées à un arioso assez uniforme, sont un brin décevantes. Il faut dire aussi que les performances de Rie Hamada et Marc Barrard, honorables mais guère mémorables, n’aident pas à soutenir l’attention. Si le chant de la première, plutôt appliqué, est assez joli, mais en une langue difficilement identifiable, le timbre du second paraît terne et sourd.

L’Enfant prodigue n’est certes pas le chef-d’œuvre de Debussy, mais l’on peut prendre beaucoup de plaisir à entendre ce morceau de circonstance pastichant adroitement Massenet ou Gounod, malgré le texte ridicule de Guinand, si les interprètes savent en déployer les beautés “exotiques”. Michel Plasson est, comme toujours, très à l’aise dans cet univers où son sens de la couleur trouve magnifiquement à s’employer. On y apprécie aussi la finesse des coloris de l’orchestre, notamment des bois.

Yann Beuron domine de loin le plateau vocal par la clarté de son timbre et une aisance dramatique qui dénote l’habitude de la scène. Triomphe du naturel et de l’élégance, son chant solaire et sa forte présence scénique ne font paraître que plus scolaire la prestation musicale mais fade de Rie Hamada.

Il est fort dommage que l’affiche promise, Inva Mula et Ludovic Tézier, n’ait pu être réunie, car il est certain que le concert y aurait gagné en intérêt. Néanmoins, deux prestations juste honorables ne peuvent suffire à bouder le plaisir donné par ce programme original, et l’on est toujours heureux de retrouver Yann Beuron, que l’on souhaiterait cependant entendre dans une prestation un peu plus substantielle.



Laurent Marty

 

 

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