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Beethoven au régime sec

Paris
Maison de la radio et de la musique
01/05/2023 -  et 6* janvier 2023
Ludwig van Beethoven : Symphonie n° 9, opus 125
Christina Landshamer (soprano), Wiebke Lehmkuhl (mezzo), Werner Güra (ténor), Johannes Kammler (basse)
Chœur de Radio France, José Antonio Sainz Alfaro (chef de chœur), Orchestre philharmonique de Radio France, Philippe Herreweghe (direction)


P. Herreweghe (© Antwerp Symphony Orchestra)


On connaît le Beethoven de Philippe Herreweghe, dont l’ascétisme tourne le dos à toute une tradition et l’on sait que sa Neuvième, loin du message humanitaire qu’elle nous a légué, est d’abord une partition de musique. Mais cette approche se voulant au plus près des canons d’interprétation de l’époque convient‑elle à un orchestre tel que le Philhar’ ?


Le chef belge en émacie et assèche les sonorités des différents pupitres, surtout ceux des cordes, paraît déconstruire tout le travail accompli par Mikko Franck qui nous offrait en 2018 une Neuvième très analytique, rapidement conduite aussi, mais exempte de toute raideur, beaucoup plus en phase avec son orchestre. Plus qu’un changement, c’est un reniement que Herreweghe impose aux musiciens, qu’il regarde d’ailleurs beaucoup moins que sa partition. Certes le travail sur l’articulation, sur la dynamique, sur la polyphonie, intéresse, mais le créateur du Collegium Vocale confond souvent la nervosité anguleuse avec la véritable tension, sans vraiment tracer une ligne. Si les deux premiers mouvements s’accommodent parfois assez bien de cette dramatisation plus apparente que réelle, l’Adagio, malgré l’éventail raffiné des nuances, reste bridé dans sa respiration, semble réciter au lieu de chanter, et le final, pas très jubilatoire, manque d’unité, la direction mettant parfois le chœur en difficulté alors que Beethoven le soumet déjà à rude épreuve – on ne niera pas, néanmoins, la beauté du fugato. D’autres chefs formés à la même école sont plus convaincants.


Du côté des solistes, les femmes dominent : Christina Landshamer assume la partie de soprano, Wiebke Lemkuhl donne du relief à celle d’alto, alors que Werner Güra grisonne et se projette mal, que Johannes Kammler – qui remplace Thomas E. Bauer – n’a pas de phrasé. La Neuvième par le Philhar’, à Radio France, ouvre toujours l’année : d’autres resteront davantage gravées dans les mémoires.



Didier van Moere

 

 

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