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La Folle Journée de Louis Langrée

Paris
Palais Garnier
11/23/2022 -  et 25, 27, 30 novembre, 7*, 11, 13, 16, 19, 22, 25, 28 décembre 2022
Wolfgang Amadeus Mozart : Le nozze di Figaro, K. 492
Gerald Finley (Il Conte di Almaviva), Miah Persson (La Contessa di Almaviva), Luca Pisaroni (Figaro), Jeanine de  Bique (Susanna), Rachel Frenkel (Cherubino), James Creswell (Bartolo), Sophie Koch (Marcellina), Ilanah Lobel‑Torres (Barbarina), Eric Huchet (Don Basilio), Christophe Mortagne (Don Curzio), Franck Leguérinel (Antonio), Boglárka Brindás, Teona Todua (Due donne)
Chœurs de l’Opéra national de Paris, Alessandro Di Stefano (chef des chœurs), Orchestre de l’Opéra national de Paris, Louis Langrée (direction musicale)
Netia Jones (mise en scène, décors, costumes, vidéo), Lucy Carter (lumières), Sophie Laplane (chorégraphie), Solène Souriau (dramaturgie)


(© Charles Duprat/Opéra national de Paris)


Entre manifeste féministe et théâtre dans le théâtre, Les Noces de Figaro revues par Netia Jones ne font que recycler des recettes usées de la mise en scène lyrique. Leur reprise confirme l’impression première, même si la direction d’acteurs semble heureusement moins molle : la production est sans intérêt. Il ne suffit pas que tout se passe au sein d’une troupe de théâtre qui joue l’opéra de Mozart, que le Comte s’intéresse de trop près aux petites ballerines, au point d’abuser de Barberine à la fin, que Chérubin ado en survêt soit très prompt à se caresser, pour qu’une tension se crée et qu’un drame se joue. Et l’on n’a pas attendu Netia Jones pour jeter une ombre sur le lieto fine du dernier acte et laisser pressentir des lendemains qui déchantent.


Musicalement, on déplorait, voilà presque deux ans, une distribution très moyenne, voire médiocre. On n’est guère mieux servi aujourd’hui. Perruquier de la troupe, le Figaro de l’inégal Luca Pisaroni, moins rebelle, plus inquiet que par le passé, distend parfois curieusement sa ligne entre un chant mordant et un parlando éteint, pas toujours très assuré dans les notes extrêmes. Son maître et rival, primo uomo de la troupe qu’on finira par remplacer, est un Gerald Finley vocalement pertinent mais apâli, qui du coup ne peut plus vraiment préserver la morgue du personnage – on préférait Peter Mattei. Comtesse prima donna, Miah Persson s’avère techniquement solide, mais appliquée et sans aura, trop pauvre en nuances. Faut-il mettre sur le compte de son indisposition le peu de souvenir que laisse la Suzanne de Jeanine de Bique, au timbre citronné ? Même si elle assure fort bien, une Julie Fuchs ou une Sabine Devieilhe auraient certainement marqué davantage. Rachel Frankel, en revanche, a plus de voix et de séduction que Lea Desandre.


Que reste-t-il, alors, de ces Noces pâlichonnes ? Des rôles secondaires fort bien tenus, Basile venimeux d’Eric Huchet, Bartholo très en voix de James Creswell, Marcelline femme d’affaires d’une Sophie Koch aussi drôle qu’inattendue. Et, surtout, la direction de Louis Langrée, qui fait heureusement oublier Gustavo Dudamel. Voilà un chef mozartien et un chef de théâtre, ce que n’était pas le Vénézuélien. Dès la bondissante Ouverture, dirigée sur les pointes, il dirige une vraie « folle journée », mais toujours tenue, avec des finals superbement architecturés, et des oasis de poésie, aux couleurs subtilement dosées – on savoure l’accompagnement de « Porgi, amor » de la Comtesse ou du « Deh, vieni, non tardar » de Suzanne.



Didier van Moere

 

 

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