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La « nouvelle » nouvelle génération

München
Herkulessaal
09/16/2022 -  
Henri Tomasi : Concerto pour trombone
Joseph Haydn : Quatuor opus 20 n° 2
Marc‑André Dalbavie : Concerto pour flûte
Serge Rachmaninov: Concerto pour piano n° 4, opus 40

Yubeen Kim (flûte), Kris Garfitt (trombone), Lukas Sternath (piano), Quatuor Barbican : Amarins Wierdsma, Kate Maloney (violon), Christoph Slenczka (alto), Yoanna Prodanova (violoncelle)
Symphonieorchester des Bayerischen Rundfunks, Joshua Weilerstein (direction)


L. Sternath (© Wolfgang Franz)


La saison musicale munichoise démarre traditionnellement avec le concours de l’ARD, l’associations des radios publiques allemandes, dont fait partie la Radio bavaroise. Ce concours très prestigieux en Allemagne peut se vanter d’avoir identifié une série assez extraordinaire de musiciens que nous connaissons tous, comme en 1968, année où Jessye Norman avait remporté le prix de chant, tandis que rien moins qu’Anne Queffélec remportait le concours de piano.


Ce sont cette année, outre des pianistes, des trombonistes, flûtistes et quatuors à cordes qui sont en compétition. On doit au compositeur corse Henri Tomasi un certain nombre de pièces de circonstance pour permettre à des musiciens de disposer d’œuvres concertantes... pour des occasions comme un concours. Son Concerto permet à l’excellent Kris Garfitt de démontrer la richesse de dynamique qu’il tire de son instrument, ainsi que son legato. Le mouvement central est un peu canaille et le finale plus animé.


Les styles musicaux ont bien évolué. Dans la section des quatuors à cordes, on trouve dans la liste des lauréats un ensemble brillant comme le Quatuor de Tokyo. Les choix esthétiques du Quatuor Barbican, lauréat de cette édition, sont bien différents de ses aînés. Sans doute inspirés par les pratiques des musiciens baroques, les vibratos des musiciens sont très discrets. L’ensemble est un peu mat, voire détimbré, et on se surprend à trouver un Haydn bien sérieux, sans grand relief.


Les flûtistes ont un répertoire concertant plus étoffé que leurs collègues trombonistes. Il leur est possible de s’illustrer par une grande variété d’œuvres comme ce magnifique Concerto de Marc‑André Dalbavie. Le compositeur cherche à profiter au maximum des possibilités de la flûte et de chercher des effets orchestraux très originaux. La flûte est souvent en train de lancer des traits que l’orchestre reprend avec ses moyens instrumentaux propres. C’est assez fascinant et plein d’imagination. Le Sud‑Coréen Yubeen Kim a une superbe sonorité pleine de rondeur et une technique à l’avenant mais avant tout, on écoute de la musique et pas une prestation de concours.


Donné en final en conclusion avec un orchestre au grand complet, le Quatrième Concerto de Rachmaninov permet d’entendre le jeune pianiste Lukas Sternhart, ancien des Wiener Sängerknaben ayant chanté sur les planches de l’Opéra de Vienne un des trois jeunes garçons de La Flûte enchantée. Mais ne nous trompons pas, c’est un artiste complet âgé de 21 ans et élève d’Igor Levit, ce dernier étant dans la salle. C’est une lecture très forte et pleine de maturité qui est donnée de ce concerto que l’on connaît un peu moins que ses trois cadets. Il y a beaucoup de couleurs dans la sonorité et le pianiste sait ne pas abuser de la pédale. La musique se déroule avec beaucoup d’expression et sans sentimentalité ni de rallentandos un peu faciles. L’orchestre trouve de superbes couleurs et en particulier, Joshua Weilerstein fait chanter ses contrebasses avec beaucoup de richesse et des couleurs. On se surprend à découvrir un Rachmaninov très expressif et plus moderne que par habitude.


La même semaine, le jeune Alexander Malofeev – 20 ans – remplaçait Evgeny Kissin, souffrant, dans le Troisième Concerto de Rachmaninov à Francfort. Roger Federer annonçait se retraite et l’US Open était remporté par un jeune tennisman de 19 ans. Une « nouvelle » nouvelle génération arrive et comment ne pas se réjouir de découvrir tant de jeunes talents formidables ?



Antoine Lévy-Leboyer

 

 

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