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Juste milieu

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Bozar, Salle Henry Le Bœuf
03/27/2022 -  et 26 mars (London), 3 (Girona), 6 (Paris), 7 (Amsterdam), 8 (Utrecht) avril 2022
Johann Sebastian Bach : Johannes-Passion, BWV 245
Mark Padmore (ténor, Evangéliste), Daisy Walford (soprano, Servante), Mary Bevan (soprano), Paula Murrihy (mezzo‑soprano), Tom Robson (ténor, Serviteur), Laurence Kilsby (ténor), Raoul Steffani (basse, Jésus), Jonathan Brown (basse, Pilate), Philip Tebb (basse, Pierre)
Choir of the Enlightenment, Orchestra of the Age of Enlightenment, Mark Padmore (direction)


M. Padmore (© Marco Borggreve)


En clôture du KlaraFestival, qui s’est tenu à Anvers, Bruges et Bruxelles du 11 au 27 mars, l’Orchestre de l’Age des Lumières donne la Passion selon saint Jean (1724) de Bach, trois semaines avant le week‑end pascal. Cette formation jouant sur instruments d’époque se présente dans un effectif réduit, conformément à la pratique probablement en vigueur au temps du compositeur : seize musiciens et douze chanteurs, placés en deux groupes, les solistes se déplaçant vers l’avant, au centre de la scène, pour leurs airs. Mark Padmore en assure la direction, du moins sur le papier : durant tout le concert, le ténor reste à sa place à côté des chanteurs et ne dirige pas vraiment l’orchestre.


Techniquement au point, l’interprétation ne souffre aucunement de cette particularité. Elle trouve un juste milieu entre recueillement et exaltation, spiritualité et théâtralité, l’intensité demeurant constante presque deux heures durant. Padmore délivre une interprétation puissamment incarnée de l’Evangéliste, à la fois éloquente et véhémente, avec l’appui d’un timbre magnifique et d’une vraie présence. A chacune de ces interventions, le chanteur imprime l’impulsion nécessaire à la relance.


Les autres chanteurs ne déméritent pas non plus, et tous atteignent un idéal de pureté et de justesse, dans les parties tant chorales que solistes, en particulier Raoul Steffani, timbre séduisant, intonation irréprochable, qui incarne avec conviction la figure tragique de Jésus. Laurence Kilsby endosse sa partie avec le plus parfait naturel : l’éclat cristallin de la voix et la pertinence de l’approche interprétative incitent à retenir le nom de ce jeune ténor au grand potentiel dans le répertoire sacré. Malgré les mérites de Daisy Walford et de Mary Bevan, la mezzo‑soprano Paula Murrihy retient davantage l’attention par la souplesse de la voix et la nature plus persuasive de ses interventions, au même titre que le Pilate, à juste titre inébranlable et austère, de Jonathan Brown.


Remarquable de précision, l’orchestre contribue aussi à l’impression de transparence et de limpidité, de contraste et d’expressivité, que cette exécution procure. Comme pour les chanteurs, les prestations individuelles suscitent tout autant l’admiration que les passages en tutti. Les cordes, d’une grande beauté, apportent souplesse et carrure à l’ensemble, tandis que les bois affichent finesse et précision. Cette lecture pénétrante et plastiquement magnifique procure un incontestable sentiment de simplicité et de sincérité, en dépit de la complexité de cette œuvre monumentale. Alors que le public se prépare à applaudir à la fin de la Passion, tous les chanteurs et les instrumentistes entonnent Ecce, quomodo moritur justus de Jacobus Gallus, prolongeant ainsi encore un peu plus le climat spirituel du dernier concert de cette édition.


Le site du KlaraFestival
Le site de l’Orchestre de l’Age des Lumières



Sébastien Foucart

 

 

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