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Festival renaissant

Verbier
Eglise
07/18/2021 -  
Johannes Brahms : Sonate pour piano n° 3, opus 5 – Intermezzi, opus 119: 1. Adagio – Intermezzi, opus 118: 1.Allegro non assai & 2. Andante teneramente – Intermezzi, opus 117: 1. Andante moderato – Rhapsodies, opus 79: 2. Molto passionato, ma non troppo allegro
Joaquín Achúcarro (piano)


J. Achúcarro (© Janosh Ourtilane)


Après une pause d’une édition, le Festival de Verbier reprend cet été son cours du 16 juillet au 1er août avec un programme très varié dans le cadre somptueux de la Suisse valaisanne.


C’est à Verbier que l’hiver 2020 un cluster de sports d’hiver du covid_19 a essaimé dans l’Europe entière. En conséquence, la Suisse s’est fermée au tourisme et le Festival de Verbier, perle des manifestations musicales de l’été, a été annulé. Cet été, dans des conditions sanitaires strictes, il a lieu avec un programme restreint mais toujours aussi somptueux et varié. Sauf que la malchance s’est à nouveau profilée dès les répétitions de l’Orchestre du Festival: des positivités au coronavirus ont été dépistées avec leur cortège de cas contacts. La seule solution a été d’isoler ces musiciens et de renoncer à toute la programmation incluant cet orchestre (l’Orchestre de chambre du Festival de Verbier prenant la relève aussi souvent que possible) et de faire appel à l’inventivité et à la solidarité pour remanier la programmation. Celle-ci avait déjà été ébranlée par le désistement de solistes programmés ne pouvant pas se rendre en Suisse. Fazil Say, Richard Goode, Maria João Pires ont annulé leurs concerts ainsi que Jean-Efflam Bavouzet, qui assurera néanmoins ses classes de maître. Les deux grandes soirées lyriques annoncées qu’étaient l’acte II de Tristan et Isolde avec Nina Stemme, René Pape et Stuart Skelton dirigé par Daniele Gatti et La Fille du Far-West dirigée par Valery Gergiev passent à la trappe (et seront reprogrammées), cette dernière étant remplacée par un gala d’airs d’opéra avec une belle distribution de chanteurs accompagnés au piano.


Grâce au soutien de ses nombreux mécènes, la manifestation a pu commencer à la date prévue avec deux concerts du Verbier Festival Chamber Orchestra, dirigés par Valery Gergiev avec le pianiste Denis Matsuev et le trompettiste Timur Martynov. Le lendemain, alors que sous la tente des Combins se produisait la très surfaite troupe du Ballet national de Géorgie «Sukhishvili», véritable outsider dans la programmation du festival, les amateurs de piano se massaient dans l’église pleine au maximum de sa jauge réduite pour entendre Joaquín Achúcarro. Véritable légende, ce pianiste espagnol aujourd’hui âgé de 89 ans fait tardivement une carrière européenne après avoir été un pédagogue et un concertiste recherché, principalement aux Etats-Unis. Nombreux comme nous sont ceux qui rêvaient de le voir jouer, ne le connaissant que par ses nombreux enregistrements de Brahms et de musique espagnole ainsi que par les concerts filmés publiés sur DVD sous les baguettes de Colin Davis et Simon Rattle. Récemment, il a gravé pour l’éditeur français La Dolce Volta un formidable récital Chopin. Pour Verbier, Achùcarro avait concocté un magnifique programme brahmsien qu’il a précédé par une tentative un peu nébuleuse et pas forcément convaincante pour donner un éclairage sentimental à la Troisième Sonate de Brahms. L’interprétation de l’œuvre l’était plus avec une énergie et une jeunesse digitale tout à fait étonnantes, une sonorité pleine et une construction magistrale.


Il a ensuite puisé dans les cahiers d’Intermezzi opus 117, 118 et 119, joués avec sobriété et une subtile recherche de couleurs que l’on refuse souvent à ces pièces méditatives au prétexte qu’elles sont «automnales». La Rhapsodie en sol mineur qui suivait montrait qu’après une heure, il lui restait assez d’énergie pour épater et conclure en beauté devant un public qui lui a réservé une acclamation debout après la douceur onirique de l’Intermezzo opus 117 n° 1.



Olivier Brunel

 

 

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