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L'esprit de Prades Paris
Théâtre des Champs-Elysées
01/16/2002 -
Mozart
Sonate pour violon et piano en la majeur K. 526 (1), Trio pour clarinette, alto et piano en mi bémol majeur K. 498 dit "des quilles" (2), Quintette à cordes n° 2 en ut majeur K.515 (3).
Olivier Charlier (violon), Christian Ivaldi (piano) (1)
Michel Lethiec (clarinette), Bruno Pasquier (alto), Kun Woo Paik (piano) (2)
Mihaela Martin et Gérard Poulet (violons), Vladimir Mendelssohn et Bruno Pasquier (alto), Arto Noras (violoncelle) (3).
Programmation intelligente et très équilibrée pour ce beau concert Mozart de la série Prades aux Champs Elysées qui fait écho, à sa manière, au Festival Pablo Casals qui se tient chaque été à Prades au pied du Canigou. Et malgré l'hiver, les manteaux et le froid, avec un peu d'imagination, on aurait pu se croire transplanté là-bas.
Belle programmation donc avec une habile progression de deux à cinq instruments, par neuf instrumentistes divers et tous très grands musiciens autour de trois œuvres quasiment contemporaines de Mozart, puisque toutes trois datées de 1786 et 1787.
En ouverture, la dernière sonate pour violon et piano écrite par Mozart, œuvre de 1787 tout aussi exigeante pour le pianiste que pour le violoniste. Elle a été très bien servie par Oliver Charlier et plus encore sans doute par un Christian Ivaldi à la sonorité lumineuse.
Presque sans transition le trio avec clarinette en mi bémol majeur qui aurait été écrit durant une partie de quilles dans le jardin des Jacquin, amis de Mozart. Et l'on est surpris par le changement de sonorité du pianiste puis que Christian Ivaldi a cédé la place à Kun Woo Paik au toucher plus sec et à l'attitude moins souple. Bel ensemble néanmoins avec en particulier une superbe partie d'alto qui permet d'entendre pleinement le magnifique altiste qu'est Bruno Pasquier. Bruno Pasquier qui est le seul musicien à jouer dans deux des œuvres inscrites au programme puisqu'on le retrouve au cœur du quintette à corde, le deuxième, en ut majeur. Un petit regret, que le merveilleux Gérard Poulet n'ait pas été le premier violon même si Mihaela Martin, de moindre notoriété, a été tout à fait à la hauteur d'une partie très virtuose. L'interprétation des cinq musiciens est une merveille de ferveur, méditative ou enjouée selon les moments, extrêmement cohérente, où chacun écoute l'autre mais sait aussi magnifiquement faire chanter son instrument.
La série Prades aux Champs Elysées se poursuit vendredi 18 janvier avec une soirée Beethoven et le samedi 19 janvier avec une soirée Beethoven et le même noyau de musiciens.
Florence Trocmé
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