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Neuf de Pâques

Monaco
Auditorium Rainier III et Salle Garnier
04/03/2021 -  et 4* avril 2021

Auditorium Rainier III, 3 avril 2021
Alban Berg : Kammerkonzert
Gérard Pesson : Chante en morse durable (création)
Johannes Brahms : Quatuor avec piano n° 1, opus 25 (orchestration Arnold Schönberg)

Renaud Capuçon (violon), Bertrand Chamayou (piano), Vincent Lhermet (accordéon)
Les Siècles, François-Xavier Roth (direction)


Salle Garnier, 4 avril 2021
Gustave Samazeuilh : Le Chant de la mer (extrait) (*)
Pierre-Octave Ferroud : Types (extraits) (*)
Abel Decaux : Clairs de lune (extraits) (*)
Louis Aubert : Sillages, opus 27 (*)
Franz Liszt : Six Chants polonais, S. 480 – Variations sur «Weinen, Klagen, Sorgen, Zagen», S. 180
Arnold Schönberg : Six Petites Pièces, opus 19
Marco Stroppa : Etudes paradoxales (création)

Aline Piboule (*), Marie Vermeulin (piano)


R. Capuçon (© Alice Blangero/Printemps des arts de Monte-Carlo)


S’il est une chose à laquelle on peut s’attendre au Printemps des arts de Monaco, c’est à... l’inattendu. Ce festival prône l’inédit, l’insolite, le surprenant. Les concerts qui se sont déroulés lors du week-end de Pâques n’ont pas échappé à la règle. On a eu droit à du neuf. Mais du neuf qui ne date pas forcément d’aujourd’hui.


Le neuf, cela peut être le Concerto de chambre de Berg, que l’on n’entend pratiquement jamais. Par leur propre brio, le violoniste Renaud Capuçon et le pianiste Bertrand Chamayou ont su rendre attrayante une musique difficile, savamment «calculée», moins accessible que Wozzeck ou que le Concerto «A la mémoire d’un ange».


Le neuf, cela peut être aussi l’extraordinaire orchestration par Schönberg d’un quatuor avec piano de Brahms, elle aussi rarement entendue. Elle met l’orchestre à rude épreuve. On a senti les musiciens de l’orchestre Les Siècles tendus, crispés, dans une interprétation qui manquait de fluidité.


Le neuf, ce sont aussi, deux œuvres données en création: un concerto pour accordéon et orchestre de Gérard Pesson et des études pour piano de Marco Stroppa.
Le concerto de Pesson était intitulé Chante en morse durable sans qu’on sache pourquoi. En revanche, le compositeur expliquait joliment dans le texte du programme qu’il avait voulu faire de l’orchestre un «résonateur» de l’accordéon, comme un second soufflet. Cette belle idée fonctionna bien au début avec des échanges miroitants entre accordéon et orchestre. Mais lorsqu’arriva le lent épisode central, l’œuvre manqua de consistance. Elle retrouva son tonus à la fin. Le soliste était l’excellent accordéoniste Vincent Lhermet, l’orchestre à nouveau celui des Siècles dirigé par François-Xavier Roth.
Les trois Etudes paradoxales pour piano de Stroppa nous ont séduit. Avec quelques simples notes éparses, le compositeur sait créer une atmosphère. Il y a un style, une inspiration, un brio naturel. On n’a entendu que trois Etudes. On espère vite dix de plus! Elles furent excellemment jouées par Marie Vermeulin.


Le neuf, ce sont aussi ces pièces qu’on a entendues de Samazeuilh, Ferroud, Decaux ou Aubert – compositeurs du XXe dont on connaissait les noms mais dont on n’avait jamais entendu la musique. Decaux s’est affiché avec des Clairs de lune pleins d’atmosphère, d’une étonnante modernité pour une œuvre écrite en 1902. Quant à Louis Aubert, aux débordements postromantiques, il n’est autre que celui qui, enfant, chanta le «Pie Jesu» lors de la création du Requiem de Fauré. Toutes ces œuvres nous furent joliment révélées par la pianiste Aline Piboule.


On le voit rien que du neuf – passé ou contemporain. Du neuf de Pâques!



André Peyrègne

 

 

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