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Berg sur le Rocher

Monaco
Grimaldi Forum, Musée océanographique et Hôtel de Paris
03/27/2021 -  et 28* mars 2021

Grimaldi Forum, 27 mars 2021
Alban Berg : Concerto pour violon «Dem Andenken eines Engels»
Arnold Schönberg : Pelleas und Melisande, opus 5

Tedi Papavrami (violon)
Orchestre philharmonique de Monte-Carlo, Kazuki Yamada (direction)


Musée océanographique, 28 mars 2021
Frédéric Durieux : Diario ellittico (création)
Anton Webern : Cinq Mouvements pour quatuor, opus 5
Arnold Schönberg : Quatuor n° 0 en ré majeur

Quatuor Tana: Antoine Maisonhaute, Ivan Lebrun (violons), Julie Michael (alto), Jeanne Maisonhaute (violoncelle)


Hôtel de Paris, 28 mars 2021
Arnold Schönberg : Quatuor n° 2, opus 10 – Verklärte Nacht, opus 4
Anna Maria Pammer (soprano), Josef Kluson (alto), Michal Kanka (violoncelle), Quatuor Zemlinsky: Frantisek Soucek, Petr Strízek (violon), Petr Holman (alto), Vladimír Fortin (violoncelle)


T. Papavrami, K. Yamada
(© Alice Blangero/Printemps des arts de Monte-Carlo)



Le Printemps des arts se poursuit, en public, à Monaco.


Le week-end était essentiellement consacré à l’«Ecole de Vienne». C’est dire si Schönberg, Berg et Webern ont été à la fête. Mais aussi Frédéric Durieux, dont un quatuor était donné en création. Les festivaliers sont allés de l’immense salle du Grimaldi Forum à l’auditorium du Musée océanographique en passant par le Salon Empire de l’historique Hôtel de Paris.


Un ange est passé sur le Grimaldi Forum – celui du concerto écrit à sa mémoire par Alban Berg. L’admirable violoniste Tedi Papavrami a déroulé le fil de cette musique qui conjugue magiquement lyrisme et dodécaphonisme.


Puis le Philharmonique de Monte-Carlo s’attaqua au Pelléas et Mélisande de Schönberg. Dans cette œuvre, les bois vont par quatre et même de cinq pour les clarinettes. Il n’y a pas moins de dix-huit cuivres: huit cors, quatre trompettes, cinq trombones et un tuba. Il faut un sacré capitaine pour entraîner une telle phalange dans cet «opéra symphonique» où les thèmes représentent des personnages (Pelléas, Golaud, Mélisande, etc). Ce capitaine, on l’eut en Kazuki Yamada. Il fit vivre, vibrer, grandir, exploser cette musique grandiose qui vous emporte aussi puissamment qu’un fleuve wagnérien.


Ce n’en était pas fini avec Schönberg. En l’Hôtel de Paris, on eut droit à une superbe Nuit transfigurée interprétée par un sextuor à cordes formé autour du magnifique Quatuor Zemlinsky. Le pouvoir d’envoûtement de cette musique!


Enfin Frédéric Durieux. Ce professeur de composition au Conservatoire de Paris nous a proposé en création son quatuor Diario ellitico («Journal elliptique »). Son voisinage au programme avec Schönberg et Webern n’était pas simple à assumer. Il s’en est bien tiré! Sa partition a une rigueur de style qui rappelle précisément Webern. On y entend les accords claquer comme des couperets, des crescendos s’allumer comme de petits brasiers. L’œuvre joue sur les oppositions de nuances. En l’absence de discours mélodique, elle trouve son énergie dans un foisonnement de rythmes. Elle fait étinceler ces agrégats de sons dont le nom, naguère, n’était connu que des musiciens contemporains mais que la pandémie a mis dans la bouche du grand public: les «clusters».


Ah, que ce nom revienne vite au seul usage des musiciens!



André Peyrègne

 

 

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