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Brahms et Johann Strauss : Cristian Măcelaru sur le Danube

Paris
Maison de la radio
10/15/2020 -  et 16 octobre 2020 (Lieusaint)
Johannes Brahms : Danses hongroises n° 1, n° 3 et n° 10Symphonie n° 4, opus 98
Johann Strauss : Wiener Blut: «Grüss Dich Gott, Du liebes Nesterl» & «Wiener Blut»

Fatma Saïd (soprano)
Orchestre national de France, Cristian Măcelaru (direction)


F. Saïd (© Felix Broede)


Quand un chef venu de l’Est dirige les Danses hongroises de Brahms, même s’il ne vient pas de Budapest, il est toujours un peu chez lui – le très vaste empire de François-Joseph englobait l’actuelle Roumanie, que traverse le Danube. Pour ouvrir le deuxième concert de la première saison de «son» orchestre, Cristian Măcelaru en fait chanter et danser trois: la Première, la Troisième et la Dixième. Rythmes souples, volontiers chaloupés, sonorités généreuses, orchestre arc-bouté sur les cordes, tempos sans précipitation, le ton est donné pour la Quatrième Symphonie à venir.


Le chef y montre sa maîtrise de l’orchestre, visiblement conquis depuis son arrivée, et de l’œuvre. L’Allegro non troppo se signale par une ampleur et un sens de la forme, qui se crée progressivement, comme elle se créera dans la Passacaille finale, aux variations naturellement enchaînées. Si tout s’entend, le Roumain ne vise pas pour autant à un décapage analytique: il se situe plutôt du côté de la grande tradition que d’une certaine radicalité moderniste – rejoignant d’ailleurs, du moins à en juger par son concert du 9 juillet, son confrère finlandais de l’Orchestre de Paris. Ce n’est pas lui qui sacrifiera l’ensemble au détail, toujours soucieux d’avancer. Et cette interprétation très unitaire, puissamment architecturée, jusque dans le Scherzo, laisse toujours la place au chant, pas simplement à travers les effusions du mouvement lent. L’orchestre est magnifique, aux cordes très homogènes. Après un premier concert très français, le nouveau patron du National montre ses affinités avec le répertoire germanique.


On regrettera, toutefois, un éventail dynamique encore trop limité. Est-ce dû à l’acoustique très sonore de l’Auditorium, pas encore tout à fait maîtrisée? Les extraits de Wiener Blut en pâtissent beaucoup: dirigé cette fois pesamment, l’orchestre couvre la voix déjà légère de la craquante Fatma Saïd. Dommage: formée à Berlin, la soprano égyptienne s’est parfaitement approprié le style viennois. Donné en bis, Aatini Al Naya Wa Ghanni, un de ses chevaux de bataille, est à peine mieux projeté.


Comme lors du concert précédent, l’orchestre joue masqué de noir, à l’exception des vents.



Didier van Moere

 

 

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