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Longue vie au festival Piano-Piano de Rungis!

Paris
Rungis (Théâtre)
10/01/2020 -  
Wolfgang Amadeus Mozart : Concerto n° 10 pour deux pianos en mi bémol majeur, K. 316a [365] - Symphonie n° 38 en ré majeur «Prague», K. 504
Francis Poulenc : Deux marches et un intermède, FP 88 – Concerto pour deux pianos en ré mineur, FP 61

Ludmilla Berlinskaïa, Arthur Ancelle (pianos)
Orchestre national d’Ile-de-France, Lucie Leguay (direction)




On peut encore espérer des maires et des adjoints à la culture en matière de musique classique... Lorsque Ludmilla Berlinskaïa et Arthur Ancelle frappent à la porte de la mairie de Rungis pour proposer un festival, ils sont accueillis avec enthousiasme. Ainsi naît le premier festival français consacré à l’immense répertoire du piano à quatre mains et à deux pianos. «On a fait le calcul. Nous pouvons faire au moins soixante éditions du festival sans jouer deux fois la même œuvre.» confie Arthur Ancelle avec ardeur.


Ce qui est toujours spectaculaire, en écoutant ces deux pianistes, c’est leur synchronisation millimétrée, l’unicité de la pensée musicale. En ce sens, le Concerto K. 365 de Mozart est un modèle d’exigence. Les mille pièges de l’écriture à deux pianos, ornements, articulations, traits à l’unisson ou en tierces, relais des phrases, équilibre des parties, qui ne se jouent qu’au prix d’un travail de répétition très méticuleux, sont ici franchis avec une aisance confondante, une joie de jouer, une énergie pétillante. La complicité qui unit Ludmilla Berlinkaïa et Arthur Ancelle s’exprime, malgré des jeux pianistiques différents, avec effervescence, humour et émotion dans une interprétation au charme fou.


Lucie Leguay est un chef à la direction précise et nette. La Symphonie «Prague» ne va cependant pas au-delà d’une bonne lecture objective. Malgré la qualité de l’orchestre et, en particulier, un très beau pupitre de bois, on y cherche en vain du lyrisme, de l’inspiration, pour tout dire du charme. Dans l’accompagnement des concertos, elle veille à la mise en place mais les dialogues ne s’établissent vraiment qu’entre les pianistes.


Sourire aux lèvres, souvent, les pianistes abordent le Concerto pour deux pianos de Poulenc avec gourmandise, tendresse et beaucoup de chic. Œuvre kaléidoscopique où abondent les tournures d’écriture de Bach, Rachmaninov, Stravinsky, Saint-Saëns, Prokofiev et très explicitement des citations de concertos de Mozart et de Ravel, cette page demande une grande réflexion stylistique pour en goûter toute l’essence. Ludmilla Berlinskaïa et Arthur Ancelle en expriment à merveille la tendresse, la folie éruptive, les abandons, les épisodes «canailles», l’aspect volontairement caricatural et parfois complaisant. Evidemment, la mise en place et la technique sont irréprochables. Parmi quelques moments de grâce, l’incroyable couleur de la fin du premier mouvement, que Poulenc note «très calme», avec les féeriques harmoniques de la violoncelliste solo Natacha Colmez-Collard ou encore l’énoncé du thème du deuxième mouvement, citation mozartienne, par Ludmilla Berlinskaïa.


Dans la plus pure tradition des années 1930, le duo nous offre en bis le délicieux Always with you du compositeur russe Alexandre Tsfasman tel qu’on aurait pu l’entendre par Wiener et Doucet...


Le site du festival Piano-Piano



Christian Lorandin

 

 

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