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En petit comité

Oviedo
Claustro de la Universidad
08/17/2020 -  
Richard Strauss : Sérénade en mi bémol majeur, opus 7
Piotr Ilyitch Tchaïkovski : Sérénade en ut majeur, opus 48

Oviedo Filarmonía


Après les sérénades de Dvorák programmées le 13 août, l’orchestre Oviedo Filarmonía proposait le 17 août deux autres sérénades, l’une de Richard Strauss et l’autre de Piotr Ilyitch Tchaïkovski. Il en sera proposé encore une autre le 24 août, du maître en la matière: Mozart. Ce type de pièce légère convient à vrai dire bien à un festival d’été, classiquement donné dans des espaces extérieurs comme le cloître de la vieille université d’Oviedo et pour conclure des fins de journée. L’aubade Siegfried Idyll interprétée dans le même lieu le 3 août constituait ainsi d’une certaine façon une incongruité. Les contraintes sanitaires du moment, impliquant de petits effectifs de musiciens, renforçaient la pertinence du choix des pièces. A ces contraintes, s’ajoutait le 17 août celle, fortuite, du climat: un aimable crachin envahissait doucement le cloître, empêchant les musiciens de s’y étaler comme lors des concerts précédents. Il fallait donc des ensembles limités pour se regrouper à l’intersection de deux galeries. Cette installation, face à un public lui aussi réduit (soixante-dix personnes dans le reste des galeries) ne fut cependant pas sans poser problème.


La Sérénade (1881) de Richard Strauss (1864-1949), réservée aux vents, montra d’emblée que le regroupement sans visibilité réciproque des musiciens et surtout l’absence de direction conduisait à de sérieux problèmes de coordination. Les musiciens firent comme ils purent, les flûtistes étant à nouveau au-dessus du lot dans ces pages hédonistes mais sans ambition.


Le manque de chef marqua aussi l’exécution de la Sérénade (1880) de Tchaïkovski, quasiment de la même année que la sérénade précédente mais cette fois dévolue aux cordes. La respiration n’est pas idéale mais on évite l’excès de pathos et la concertina du soir, Marina Gurdzhiya, n’est pas toujours bien suivie lors de ses attaques même si les choses s’arrangent progressivement. Le noyau des fondateurs de l’orchestre, provenant des Virtuoses de Moscou, est sans doute parti mais on repère encore beaucoup de noms à consonance russe dans les troupes de l’orchestre. La fibre doit être encore là. Ceci explique probablement la réussite somme toute de l’interprétation. Mais on ne peut s’empêcher de penser malgré tout que le directeur musical, Lucas Macías, formé par Heinz Holliger (pour le hautbois) et Claudio Abbado (pour la direction d’orchestre), remarquable interprète de la musique russe, aurait transcendé l’ensemble sans vouloir diminuer les mérites de Marina Gurdzhiya.


A l’issue de la sérénade, celle-ci remercia en tout cas le public pour sa présence et rappela que la musique n’avait pas de frontière... Au moment où la crise de la Covid-19 cloîtrait les musiciens dans leurs pays et semblait réactiver les barrières nationales, cela avait un côté décalé presque rafraîchissant.


Prochains concerts, si le temps le permet toujours: les 20, 24 et 27 août.



Stéphane Guy

 

 

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