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Lourd

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Studio Marigny
02/28/2020 -  et 14, 15 (Aix-en-Provence), 21, 22, 23 (Venezia), 29 février, 1er*, 3, 4, 5 (Paris), 28, 29 (Montpellier) mars 2020
Frédéric Wachs : Un mari dans la serrure
Jacques Offenbach : Lischen et Fritschen

Adriana Bignagni Lesca (Thérézina, Lischen), Damien Bigourdan (Bigorneau, Fritzchen)
Jean-Marc Fontana (piano)
Romain Gilbert (mise en scène), Mathieu Crescence (scénographie, costumes), Lila Meynard (lumières)


D. Bigourdan, A. Bignagni Lesca (© Raphaël Arnaud)


Le Studio Marigny présente dans la saison «Les Bouffes de Bru Zane» la résurrection de deux opérettes en un acte de jacques Offenbach et de Frédéric Wachs, un spectacle bien peu convaincant, entre patronage et grand-guignol.


On a plus d’une fois souligné l’excellence des résurrections musicologiques d’œuvres du XIXe siècle par l’équipe du Palazzetto Bru-Zane à Venise, autant au disque que sur scène présentées à Paris lors des festivals qui se déroulent en juin à Paris. Cette équipe de production semble avoir la main moins heureuse avec ses saisons «Les Bouffes de Bru Zane» au Théâtre Marigny qui, depuis deux ans, ressuscitent des opérettes en un acte, données deux par deux avec une simple réduction de l’orchestre au piano. Une tentative l’an dernier avec un programme déjà consacré à Offenbach et Hervé nous avait laissés de glace. On se réjouissait de découvrir, fût-ce dans la réduction avec piano, Lischen et Fritzchen d’Offenbach, précisément au Studio Marigny, dans les jardins des Champs-Elysées sur les lieux-mêmes où s’établit la réputation de Jacques Offenbach de «petit Mozart des Champs-Elysées», surtout accompagné de l’œuvre (Un mari dans la serrure) d’un compositeur vraiment oublié, Frédéric Wachs (1824-1896), contemporain d’Offenbach.


Ce dernier, plus théâtral que musical, un mini-vaudeville à l’intrigue abracadabrantesque et plutôt bien ficelée mais ne tenant pas vraiment le spectateur en haleine, est un parfait lever de rideau. La mise en scène de Romain Gilbert est habile avec des moyens simples mais la direction des chanteurs épaissit terriblement le propos. Le soprano gabonais Adriana Bignagni Lesca en fait des tonnes et sa voix qui peine à trouver sa place se révèle beaucoup trop stridente pour une si petite salle à l’acoustique parfaite donc cruelle. De même, le ténor Damien Bigourdan appuie beaucoup trop ses effets et, forçant la voix, crée un effet de caricature.


Mais cela n’est rien comparé à Lischen et Fritzchen. Cette «conversation alsacienne» créée en 1863 au Kursaal de Bad Ems, savoureuse pochade de l’Alsace et de ses habitants aux vêtements et à l’accent folkloriques qui, en des temps beaucoup moins respectueux des idiosyncrasies régionales et dans le contexte politique de l’époque, appelaient la caricature, ne demande surtout pas que l’on rajoute une couche. Et quelle couche! Les costumes de Mathieu Crescence sont grotesques et ridiculisent la pauvre Lischen (toujours Adriana Bignagni Lesca) à qui Romain Gilbert fait superposer à son accent africain exagéré un accent alsacien fort peu réussi. De même, le Fritzchen de Damien Bigourdan en rajoute dans le genre balourd... Un naufrage où même le tube attendu «Je suis alsacienne, je suis alsacien», qui préfigure curieusement le duo du bottier et de la gantière de La Vie parisienne, peine à dérider une salle de dimanche après-midi pourtant bon public. Malgré tous ces handicaps, le pianiste Jean-Marc Fontana réussit à animer une heure de spectacle qui laisse sur sa faim.



Olivier Brunel

 

 

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