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Opéra Comique
02/20/2020 -  et 22, 24, 26, 28 février, 1er mars 2020
François-Adrien Boieldieu : La Dame blanche
Philippe Talbot (Georges Brown), Elsa Benoit (Anna), Sophie Marin-Degor (Jenny), Jérôme Boutillier (Gaveston), Aude Extrémo (Marguerite), Yann Beuron (Dickson), Yoann Dubruque (Mac-Irton), Matthieu Heim (Un paysan), Stephan Olry, Vincent Billier, Jean-Baptiste Henriat (Gens de justice), Jérémie Delvert (Gabriel), Lionel Codino, Alban Guyon (comédiens)
Chœur les éléments, Joël Suhubiette (chef de chœur), Orchestre national d’Ile-de-France, Julien Leroy (direction musicale)
Pauline Bureau (mise en scène), Emmanuelle Roy (décors), Alice Touvet (costumes), Jean-Luc Chanonat (lumières), Nathalie Cabrol (vidéo), Benoît Dattez (magicien), Benoîte Bureau (dramaturgie)


(© Christophe Raynaud de Lage)


L’Opéra Comique reprend ce qui fut un des ses plus grands succès, La Dame blanche de Boieldieu, créé en 1825 sur un livret d’Eugène Scribe d’après trois romans de Walter Scott.


L’institution Opéra Comique poursuit sa mission de réhabilitation du patrimoine du genre opéra-comique français. Pourquoi faut-il que l’on en ressorte le plus souvent déçu? Soit l’approche théâtrale en est poussiéreuse, soit on a fait appel à des metteurs en scènes trop branchés qui réalisent des spectacles hors sujet. Pour celui-ci, Pauline Bureau pour la mise en scène, Emmanuelle Roy et Alice Touvet pour les décors et costumes ont opté pour une illustration gothique de bon aloi avec un décor habilement utilisé, des costumes style écossais revisités par le cinéma. Le tout est efficacement éclairé par Jean-Luc Chanonat et il fait usage de la vidéo avec modération. Quelques effets spéciaux dignes d’un coffret du Petit Magicien assurent pauvrement la part du fantastique. La mise en scène se résume à quelques tableaux paresseusement réglés. On y navigue entre premier degré et parodie. Mais, c’est là l’écueil, l’opéra-comique comporte des dialogues parlés et en fermant les yeux on a l’impression de retrouver le ton factice des radio-feuilletons qu’écoutaient nos grands-parents au coin du feu après le souper... Réhabiliter ce genre fragile dont les codes nous sont aujourd’hui étrangers – La Dame blanche est un contrepoint musical de la Restauration – demanderait au minimum de rendre crédible sa part de vaudeville. Et Pauline Bureau n’est-elle pas un metteur en scène venu du théâtre?


Les distributions de ces résurrections sont généralement inégales et sous-évaluées. Celle-ci n’échappe pas à la règle. Philippe Talbot dans le rôle principal de Georges Brown, qui comporte trois airs virtuoses, ne manque ni de style ni de virtuosité mais volume et projection lui font défaut dans ce rôle de ténor di grazia quasi rossinien. Elsa Benoit (Anna) et Sophie Marin-Degor (Jenny) sont deux bonnes surprises. Yann Beuron, quoiqu’à contre-emploi, est très à l’aise dans le rôle de ténor bouffe de Dickson. Jérôme Boutillier en fait un peu trop pour caractériser le rôle de vilain de Gaveston. Aude Extrémo, à la voix imposante de contralto, donne à rire dans les parties parlées qu’elle ridiculise.


Le Chœur Les Eléments et l’Orchestre national d’Ile-de-France étaient dirigés avec beaucoup d’entrain par Julien Leroy, habile à déjouer l’effet loupe de la fosse d’orchestre pour mettre en valeur une partition dans laquelle Boieldieu a fait la part belle à certains instruments dont la flûte, le cor (allusion au Freischütz) et la harpe (évocation de la reine Marie-Antoinette). Le spectacle est coproduit avec les opéras de Limoges et Nice.



Olivier Brunel

 

 

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