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Une zarzuela haute en couleur

Lausanne
Opéra
01/26/2020 -  et 29*, 31 janvier, 2 février 2020
Amadeo Vives : Dona Francisquita
Leonor Bonilla (Francisquita), Ismael Jordi (Fernando Soler), Florencia Machado (Aurora), Milagros Martin (Dona Francisca), Miguel Sola (Don Matías), Pablo García López (Cardona), Mohamed Haidar (Lorenzo Pérez), Carlos Henriquez (Producteur, Réalisateur, Metteur en scène)
Chœur de l’Opéra de Lausanne, Jordi Blanch Tordera (chef de chœur), Orchestre de chambre de Lausanne, Roberto Forés Veses (direction musicale)
Lluís Pasqual (mise en scène), Leo Castaldi (assistant à la mise en scène), Alejandro Andújar (décors et costumes), Pascal Mérat (lumières), Nuria Castejón (chorégraphie)


(© Alain Humerose)


Eric Vigié, directeur de l’Opéra de Lausanne, a de nombreuses attaches avec le monde hispanique, en particulier pour avoir conçu ou repris des spectacles en Espagne et en Amérique latine. Il n’est donc pas étonnant qu’il ait programmé une zarzuela – Dona Francisquita – dans sa saison, comme il l’avait d’ailleurs déjà fait en 2009 avec Pan y Toros. L’initiative est à saluer car la zarzuela est un genre qui franchit rarement les frontières de l’Espagne. La faute à la langue, d’autant que les dialogues peuvent être parfois très longs. Pour sa production de Dona Francisquita – l’un des fleurons de la zarzuela, créé à Madrid en 1923 avec un succès triomphal – le metteur en scène Lluís Pasqual a contourné l’obstacle en récrivant tous les textes, qui sont récités en français. Le premier acte de l’ouvrage est transposé dans les années 1930, dans un studio d’enregistrement de la radio d’Etat. Le premier ministre souhaite que seuls les passages musicaux de Dona Francisquita soient immortalisés car le disque doit pouvoir être exporté dans le monde entier, ce qui déclenche la colère de Dona Francisca, qui estime que son rôle est réduit à la portion congrue. Pour le deuxième acte, l’action se déroule cette fois sur un plateau de télévision en 1960, avec ses nombreux quiproquos amoureux. Le dernier acte nous transporte en 2020, pendant une répétition de l’œuvre. Tout au long du spectacle, on admire les somptueux jeux de lumières de Pascal Mérat, les superbes costumes d’Alejandro Andújar et les chorégraphies enjouées de Nuria Castejón, qui font la part belle au fandango et au flamenco, avec bien évidemment les castagnettes et les claquettes de circonstance. Une production haute en couleur donc.


A la tête de l’Orchestre de chambre de Lausanne, Roberto Forés Veses empoigne avec énergie et conviction la partition d’Amadeo Vives et met en valeur les nombreuses mélodies que compte l’ouvrage. La distribution vocale est presque exclusivement hispanophone. Elle est emmenée avec éclat par le ténor Ismael Jordi, amoureux tout aussi fougueux qu’ombrageux, aux aigus solaires et au phrasé délicatement ciselé. Dans le rôle-titre, Leonor Bonilla se montre légère et pétillante, avec un timbre juvénile et lumineux. Sa rivale Aurora, incarnée par Florencia Machado, séduit, quant à elle, par son chant corsé et ambré. Pablo García López est un Cardona très expressif. Dona Francisca et Don Matías trouvent en respectivement Milagros Martin et Miguel Sola des interprètes qui rendent à merveille le caractère bien trempé de leur personnage. Le public lausannois a été conquis par cette découverte, gratifiant tous les artistes de la production d’applaudissements enthousiastes.



Claudio Poloni

 

 

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