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Master class et cinéma

Lyon
Opéra
01/20/2020 -  et 22, 24, 26, 28, 30 janvier, 1er, 3, 5 février 2020
Giacomo Puccini: Tosca
Elena Guseva (Floria Tosca), Catherine Malfitano (La Prima Donna), Massimo Giordano (Mario Cavaradossi), Alexey Markov (Le Baron Scarpia), Simon Shibambu (Cesare Angelotti), Leonardo Galeazzi (Le sacristain), Jean-Gabriel Saint-Martin (Sciarrone), Michael Smallwood (Spoletta), Virgile Ancely (Un geôlier)
Chœurs et Maîtrise de l’Opéra de Lyon, Hugo Peraldo (chef de chœur), Orchestre de l’Opéra national de Lyon, Daniele Rustioni (direction musicale)
Christophe Honoré (mise en scène), Alban Ho Van (décors), Chloé Bériot (costumes), Dominique Bruguière (lumières), Baptiste Klein & Christophe Honoré (vidéos)


(© Jean-Louis Fernandez)



Le moins que l’on puisse dire, c’est que cette production de Tosca revue et corrigée par le metteur en scène et cinéaste français Christophe Honoré avait défrayé la chronique – et divisé public et critiques – lors de sa création au dernier festival d’Aix-en-Provence. Car ce n’est pas l’opéra Tosca qui est ici représenté, mais le récit troublant de la vie d’une ancienne Tosca de légende – rôle tenue par la grande Catherine Malfitano... une Tosca de légende –, la partition de Puccini étant ainsi réduite à une prosaïque pièce de théâtre où des artistes devant chanter Tosca viennent prendre des leçons dans les appartements privés d’une artiste ayant brillé dans le rôle dans le passé, mais dont l’étoile s’est depuis longtemps éteinte. Mais son personnage subit une véritable révolution au contact de ses élèves, et, rattrapée par son passé, elle reprend petit à petit à son compte le rôle, jusqu’à la scène finale où c’est elle qui se suicide devant les yeux éberlués de la Tosca en herbe. Une relecture qui semble avoir ulcéré le public lyonnais qui ne s’est pas privé de huer copieusement et bruyamment Christophe Honoré au moment des saluts.


Le côté vocal est, heureusement, nettement plus festif, surtout pour les amateurs de voix sonores. Dans le rôle-titre, la jeune soprano russe Elena Guseva affirme – en dépit d’un accent slave prononcé – une rigueur musicale et une franchise irréprochable, avec un aigu assuré, de superbes piani dans «Vissi d’arte», et un parlando expressif dans le final du II. Sa Tosca force le respect, de même que la Prima Donna de Malfitano, donc chaque geste ou regard hypnotise, quand les quelques notes qu’elle émet parfois laissent apercevoir une splendeur passée. Après des débuts hésitants, le ténor italien Massimo Giordano offre de belles nuances à Cavaradossi, son timbre lumineux et un aigu facile. Il campe un personnage tout en délicatesse, notamment dans un splendide «E lucevan le stelle». Doté d’une voix coulée dans le bronze, le baryton russe Alexey Markov surprend également par la force et la subtilité de son incarnation. Outre le formidable Angelotti de Simon Shibambu et le parfait Sacristain de Leonardo Galeazzi, il faut aussi noter la superbe tenue du chœur maison, plus qu’épaulé par la Maîtrise de l’Opéra de Lyon.


Daniele Rustioni soutient l’ensemble avec une détermination et une intensité sans relâche, obtenant de la phalange lyonnaise des accents authentiquement pucciniens, sans jamais reléguer les sentiments au second plan.



Emmanuel Andrieu

 

 

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