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Pour les fêtes de fin d’année

Liège
Opéra royal de Wallonie
12/18/2019 -  et 20, 22*, 26, 28, 31 décembre 2019
Gioacchino Rossini: La Cenerentola
Karine Deshayes (Angelina), Levy Sekgapane (Don Ramiro), Enrico Marabelli (Dandini), Bruno de Simone (Don Magnifico), Laurent Kubla (Alidoro), Sarah Defrise (Clorinda), Angélique Noldus (Tisbe)
Chœurs de l’Opéra royal de Wallonie, Pierre Iodice (chef des chœurs), Orchestre de l’Opéra royal de Wallonie, Speranza Scappucci (direction)
Cécile Roussat, Julien Lubek (mise en scène, chorégraphie, décors, costumes, lumières)


(© Opéra royal de Wallonie-Liège)


L’Opéra royal de Wallonie termine l’année avec une reprise de la Cenerentola (1817) conçue par Cécile Roussat et Julien Lubek en 2014: une production idéale pour les fêtes et conforme à l’orientation de ce théâtre qui évite de bousculer son public. La profondeur et la subtilité de cet opéra passent au second plan, au profit du divertissement pur. Actionné par des acrobates, le plateau pivotant plein de trappes et autres surprises plus ou moins amusantes insuffle du dynamisme et de la diversité à ce spectacle, à défaut de le rendre léger. La direction d’acteur demeure ordinaire, mais habile, et il se passe toujours quelque chose durant la représentation. Cette mise en scène fluide et lisible vaut autant pour ses détails que pour l’ensemble, et elle reflète bien l’univers circassien et du mime dans lequel évoluent Cécile Roussat et Julien Lubek. Les parents peuvent emmener leur jeune progéniture à cette Cenerentola l’esprit serein.


La distribution change en partie. A l’occasion de cette reprise, Karine Deshayes chante à l’Opéra royal de Wallonie pour la première fois, ce qui étonne un peu, compte tenu de la réputation de l’interprète et de la grande proximité de son répertoire avec celui pratiqué par cette maison. Rossinienne expérimentée, la mezzo-soprano compose une belle Angelina: techniquement solide, elle cultive un style de chant tout à fait juste, bien que plus à son avantage dans le medium, voire dans l’aigu que dans le grave, où elle descend malgré tout sans difficulté. Deshayes excelle tant dans l’art de la coloration que de la vocalise et sculpte soigneusement son phrasé, mais la voix manque tout de même de puissance quand l’orchestre joue forte. Son personnage, assez touchant, suscite de l’intérêt, mais la chanteuse offre moins de matières à se réjouir sur le plan théâtral que vocal.


Originaire d’Afrique du Sud, le jeune Levy Sekgapane se profile en authentique ténor rossinien dans le rôle de Don Ramiro. Les spectateurs ovationnent, à juste titre, ce chanteur épatant de virtuosité et de raffinement, et qui se distingue par un timbre d’une grande beauté, une émission nette, une projection homogène, des aigus impeccables ainsi que par une grande longueur de souffle. Il nous tarde de retrouver ce chanteur plein de qualités dans un autre emploi. Enrico Marabelli et Bruno de Simone reprennent leur rôle, respectivement de Dandini et Don Magnifico. Le premier demeure un chanteur aux moyens sûrs ainsi qu’un très bon comédien, mais il doit à nouveau céder la première place au second, encore plus drôle et fin technicien.


Laurent Kubla, qui chante très souvent dans ce théâtre, incarne à nouveau Alidoro avec prestance. Par son chant soigné, sa voix bien placée et son timbre plaisant, il complète convenablement un plateau sans maillon faible et réussit son grand air, chanté avec soin et probité. Les deux sœurs demeurent toujours aussi stupides. Sarah Defrise retrouve Clorinda, tandis qu’Angélique Noldus prête ses traits à l’autre pénible jeune femme, Tisbe; par leur manière et leur voix, toutes deux traduisent avec talent, parfois à l’excès, les manières horripilantes de ce duo.


Speranza Scappucci dirige avec constance et vigueur un orchestre mordant et effervescent. Les cordes sonnent avec souplesse et finesse, tandis que les bois se montrent savoureusement volubiles. Sans atteindre des sommets d’élégance et de netteté, les musiciens jouent une fois de plus avec aisance dans ce répertoire. Il faut noter également la prestation convenable des choristes et durant les récitatifs, les interventions imaginatives d’Enrico Cicconofri au clavecin.



Sébastien Foucart

 

 

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