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Rossini, Mozart et Haydn

Bruxelles
Bozar, Salle Henry Le Bœuf
12/14/2019 -  et 11, 12 (Amsterdam), 15 (Luxembourg), 16 (Paris) décembre 2019
Gioacchino Rossini: L’Italiana in Algeri: Ouverture – La gazza ladra: Ouverture
Wolfgang Amadeus Mozart: Symphonie concertante pour violon et alto, K. 320d [364]
Joseph Haydn: Symphonie n° 102, Hob. I:102

Isabelle Faust (violon), Tabea Zimmermann (alto)
Koninklijk Concertgebouw Orkest, Iván Fischer (direction)


T. Zimmermann, I. Faust (© Marco Borggreve),
I. Fischer (© Felix Broede)



En cette fin d’année, l’Orchestre royal du Concertgebouw se déplace dans quelques capitales européennes, avec des œuvres qui, aujourd’hui, demeurent plutôt l’apanage des ensembles spécialisés dans les pratiques historiquement informées et sur instruments d’époque. Qu’il est stimulant, toutefois, d’entendre des Ouvertures de Rossini ainsi que de grands ouvrages de Mozart et Haydn par un orchestre d’élite comme celui-ci. Nous ne nous souvenons même pas d’avoir entendu récemment une symphonie du Vater Haydn par une formation symphonique.


Les deux parties du concert débutent chacune par une ouverture, celles de L’Italienne à Alger (1813), ensuite de La Pie voleuse (1817). Les entendre par de tels musiciens procure évidemment un plaisir rare. Ces pièces jouissives bénéficient, sous la conduite d’Iván Fischer, d’une exécution impeccablement contrastée et solidement construite, suffisamment fine et subtile, grâce, notamment, aux bois, absolument épatants. L’exécution dégage toute l’énergie attendue et repose sur une science de la dynamique et de l’impulsion impressionnante, ce qui se traduit par de formidables crescendi. Malgré l’effectif relativement important, la musique sonne légère et pétillante.


Dans la Symphonie concertante (1779) de Mozart, Isabelle Faust et Tabea Zimmermann affichent la même perfection technique et partagent la même approche, dans un bel esprit de communion. Elles délivrent une interprétation de nature plutôt romantique, à juste titre, de cette œuvre composée dans l’esprit du concerto grosso, tout en préservant le classicisme de la construction et de l’écriture. Le dialogue entre la violoniste et l’altiste tend toutefois à accaparer un peu trop l’attention au détriment de la prestation de l’orchestre, au demeurant fort bien dirigé et sonnant avec chaleur et rondeur. L’exécution, ensuite, de la Cent-deuxième Symphonie (1795) de Haydn laisse un grand sentiment de clarté et de classe, mais elle ne dépasse pas les lignes, et parait même manquer quelque peu d’audace, malgré son caractère convaincant. Iván Fischer fait bien ressentir l’expression contenue dans le Largo introductif, pris à un juste tempo, et anime avec beaucoup de rigueur les parties plus vives, sans pour autant atteindre des records de vitesse.


L’immense compétence des musiciens et le métier considérable du chef permettent de traduire à la perfection l’énergie de Rossini, l’élégance de Mozart et l’esprit de Haydn, tout en révélant la science de l’écriture de ces trois compositeurs. Le chef observe dans chacune des œuvres un juste équilibre des tempi, mais par la nature même de l’orchestre et l’importance de l’effectif, les exécutions n’atteignent pas, du moins dans Haydn, des sommets de vitalité et de verdeur. Les interprétations, certes de haut vol, demeurent ainsi confortables et dépourvues de surprise. Tout tombe juste, la précision du jeu instrumental et la beauté de la sonorité balayant largement ces menues réserves.


Faut-il, à ce propos, revenir sur les splendeurs de cet orchestre dont tous les pupitres, en particuliers les cordes, profitent constamment de l’occasion pour briller? Les bois, en outre, sonnent savoureusement, de manière particulièrement mélodieuse, voire caressante, en particulier dans les Ouvertures. La Danse populaire roumaine de Bartók jouée pour remercier le public paraît un peu incongrue dans un tel programme, alors que les deux solistes optent, en fin de première partie, pour un extrait (Andante cantabile) du Duo K. 424 de Mozart.


L’orchestre reviendra au Bozar le 16 janvier, sous la direction d’Andris Nelsons et dans des œuvres de Beethoven, Brett Dean et Scriabine (Prométhée, avec Pierre-Laurent Aimard), tandis qu’Iván Fischer figurera à l’affiche du concert du 29 mars, avec cette fois l’Orchestre du Festival de Budapest et, en soliste, Patricia Kopatchinskaja, dans un programme Mahler, Sibelius et Richard Strauss.


Le site de l’Orchestre royal du Concertgebouw



Sébastien Foucart

 

 

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