About us / Contact

The Classical Music Network

Vienna

Europe : Paris, Londn, Zurich, Geneva, Strasbourg, Bruxelles, Gent
America : New York, San Francisco, Montreal                       WORLD


Newsletter
Your email :

 

Back

Météorites musicales

Vienna
Konzerthaus
11/22/2019 -  et 23, 24 novembre 2019
Franz Liszt: Concerto pour piano n° 1, S.124
Gustav Mahler: Symphonie n° 5

Denis Kozhukhin (piano)
Wiener Symphoniker, Robert Trevino (direction)


D. Kozhukhin (© Marco Borggreve)


Les carrières de Denis Kozhukhin et Robert Trevino ont connu de spectaculaires développements ces dernières années: le pianiste russe, vainqueur de l’ édition 2010 du concours Reine Elisabeth, était loin d’être un inconnu lors de ces derniers passages à Vienne, mais il a depuis pris du galon et confirmé son talent en signant nombre d’ enregistrements remarquables. Robert Trevino a quant à lui été catapulté dans la cours des grands depuis l’entretien qu’il nous avait accordé de 2016, où il s’étonnait encore que l’on puisse s’intéresser à lui: après une série de concerts avec les orchestres de Leipzig, Cleveland, Londres, il est nommé à la tête de deux ensembles européens (Orchestre national basque, Orchestre symphonique de Malmö), et signe un contrat d’enregistrement avec l’éditeur Ondine.


Denis Kozhukhin délivre le concerto de Liszt avec un raffinement rare: la virtuosité s’efface derrière la musicalité, et s’il y a de la réserve de puissance, le pianiste n’a pas besoin de forcer et imprime une délicatesse chopinienne aux passages lyriques. Le rubato est marqué avec intelligence, sans jamais interrompre le flux musical qui circule entre les pupitres. Comme à son habitude, le geste est discret dans les apparences, mais laisse transparaître une incandescence intérieure, sans artifices. Robert Trevino et le Symphonique de Vienne se posent en partenaires fiables et efficaces, assurant des tuilages parfaits en timbre et en rythme. Dans les tutti, l’orchestre reste incisif et transparent, en parfaite harmonie avec le soliste. Cette première partie passe en un éclair et permet à Denis Kozhukhin de piocher dans un répertoire récemment enregistré pour conclure avec deux bis de Grieg et Mendelssohn. Là encore, sans donner l’air d’y faire, la magie opère à nouveau et le pianiste transforme ces deux miniatures, un peu fades sous les doigts d’un autre, en véritable joyaux sonores.


La symphonie de Mahler déçoit en revanche: à l’actif, une sonorité large, parfois sombre, des détails bien travaillés, une sérénité qui laisse à la musique l’espace pour se développer, et une bonne balance instrumentale; au passif, un manque de désespoir, d’aspérités, qui rend la partition abstraite et gomme les grandes progressions dramatiques ainsi que les entrechoquements chaotiques des thèmes. Cela sent le travail sérieux, bien fait, mais que la musique de Mahler semble triviale dans ces circonstances, avec des séquences qui filent tout droit! Cela s’améliore ensuite un peu: le scherzo reste un peu prosaïque, laissant place à un Adagietto d’excellente facture, et un final enlevé à défaut d’être bouleversant.



Dimitri Finker

 

 

Copyright ©ConcertoNet.com