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Hommage massif

Paris
Théâtre national de Chaillot
10/22/2019 -  et 23, 24, 25, 26 octobre 2019
Pond Way
Merce Cunningham (chorégraphie, remontée par Andrea Weber), Brian Eno (musique)
Roy Lichtenstein (scénographie), Suzanne Gallo (costumes), David Covey (lumières)
Opera Ballet Vlaanderen


Cross Currents
Merce Cunningham (chorégraphie, remontée par Daniel Squire), Conlon Nancarrow (musique)
Merce Cunningham (costumes), Clifton Taylor (lumières, d’après Beverly Emmons)
The Royal Ballet: Romary Pajdak, Julia Roscoe, Joseph Sissens


Walkaround Time
Merce Cunningham (chorégraphie, remontée par Meg Harper et Jennifer Goggans), David Behrman (musique)
Marcel Duchamp (décor, supervisé à l’origine par Jasper Johns, et texte), Jasper Johns (costumes), Beverly Emmons (lumières)
Ballet de l’Opéra national de Paris


Pondway (© Filip Van Roe)


C’est un hommage massif au chorégraphe américain Merce Cunningham que rend pendant trois mois le Festival d’automne à Paris, qui l’a révélé à l’Europe. Le Théâtre de Chaillot a eu la primeur du début des festivités.


Que l’on aime ou non la danse contemporaine, Merce Cunningham (1919-2009) est incontournable. Il a cristallisé dans les années 1950 à New York, autour d’un langage chorégraphique totalement nouveau, toutes les facettes de la modernité ambiante et rampante. Prêtresse de la modern dance, Martha Graham, dont il avait été l’élève, était bien sûr passée par là pour libérer les corps. Cunningham, lui-même danseur prodigieux bondissant comme personne à l’époque, a convoqué pour établir son œuvre des artistes comme John Cage, Marcel Duchamp, Brian Eno, Morton Feldman, Roy Lichtenstein, a introduit l’aléatoire dans la danse, utilisé le cinéma, l’ordinateur...


L’hommage massif que lui consacre pour son centenaire le Festival d’automne à Paris, qui, grâce au flair de Michel Guy, l’a fait découvrir à la France et à l’Europe, convoque dans différents lieux de la capitale les troupes qui ont à leur répertoire quelques-unes de ses œuvres majeures comme le CCN - Ballet de Lorraine à Chaillot mi-octobre, qui reviendra au Centre national de la danse ainsi qu’à Bezons et Nanterre avec Rain Forest fin novembre. Le Conservatoire national supérieur et de danse de Paris lui consacre le 30 novembre à La Villette le spectacle Cunningham x 100. Le Ballet de l’Opéra de Lyon viendra du 14 au 20 novembre au Théâtre du Châtelet (Théâtre de la Ville hors les murs) danser trois pièces, Summerspace, Exchange et Scenario, entrées récemment à son répertoire qu’il dansera aussi à Lyon du 1er au 3 novembre avant de revenir au Centquatre-Paris du 18 au 21 décembre avec Winterbranch.



Walkaround Time (© Ann Ray)


La soirée à l’affiche la plus exceptionnelle de cet hommage a eu lieu au Théâtre de Chaillot, qui a invité, pour montrer trois facettes aussi dissemblables que possibles du chorégraphe, trois compagnies prestigieuses: le Royal Ballet (Londres), le Ballet de l’Opéra des Flandres (Anvers) et le Ballet de l’Opéra national de Paris. Le premier a montré la face la plus humoristique de Cunningham avec Cross Currents (1964), une pièce de 7 minutes pour trois danseurs, magnifiquement enlevée par Romary Pajdak, Julia Roscoe et Joseph Sissens sur Rythm Studies for player piano de Conlon Nancarrow. Cette pièce était une véritable bouffée d’oxygène entre deux pièces plus consistantes, Pond Way créé en 1998 à Paris que reprenait avec une virtuosité stupéfiante le Ballet de l’Opéra des Flandres: fresque aérienne sur une musique planante de Brian Eno, dans une scénographie admirable de Roy Lichtenstein. La soirée s’achevait avec Walkaround Time, longue pièce entrée en 2017 au répertoire du Ballet de l’Opéra national de Paris, véritable rébus en forme de manifeste dadaïste avec son texte de Marcel Duchamp (La Mariée mise à nu par ses célibataires, même) et ses décors d’après Le Grand Verre» du même Duchamp. Les danseurs du Ballet de l’Opéra de Paris, habillés par Jasper Johns, sont entrés dans cet univers étrange et tellement daté avec une aisance confondante, réussissant presque à en gommer les terribles longueurs.


Un film documentaire enfin, CUNNINGHAM d’Alla Kovgan, sortira en France le 1er janvier, narrant l’aventure à New York de la compagnie fondée en 1953 par Merce Cunningham, retracée par ses danseurs d’origine devenus les piliers de cette compagnie dissoute après la mort du chorégraphe.



Olivier Brunel

 

 

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