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Fidelio sauvé par Léonore

Paris
Salle Pleyel
12/08/1999 -  et 10 décembre
Ludwig van Beethoven : Fidelio
Robert Dean Smith (Florestan), Karita Mattila (Léonore), Robert Hale (Pizarro), Elizabeth Magnuson (Marcelline), Kurt Moll (Rocco), Wolfgang Rauch (Fernando), Kurt Streit (Jaquino), Alain Bertat (Premier prisonnier), Claude Kerneïs (Second prisonnier), Michel Favory (récitant)
Orchestre de Paris, Chœur de l’Orchestre de Paris, Wolfgang Sawallisch (direction)

C’est une version de concert de l’opéra de Beethoven que nous proposaient ici l’orchestre de Paris et Wolfgang Sawallisch. L’adaptation de cet opéra au concert pose certes de nombreux problèmes : l’action y est conduite par les passages parlés, tandis que les airs n’en sont le plus souvent que le commentaire – moments d’intense expression qui sont en même temps suspension de l’action (à l’exception de la scène où Léonore se découvre, dans laquelle action et musique se fondent magistralement). S’il est délicat de conserver ces passages parlés dans une version de concert, les supprimer reviendrait à jouer une collection d’airs sans trame dramatique. Wolfgang Sawallisch a proposé une solution intermédiaire : commander à un auteur – Henri-Alexis Baatsch – un texte en français qui, récité à la place des passages parlés, doit conduire l’action et éclairer le public.

Déclamé sur un ton grandiloquent, le texte de Henri-Alexis Baatsch manque son objectif. Il ne transcrit en rien la tension dramatique du livret, pas plus qu’il n’aide à la simple compréhension de l’action. Manquant de simplicité, il en fait à la fois trop et pas assez. Le défaut devient malhonnêteté lorsque, dans le mélodrame qui ouvre le second acte, c’est le récitant qui intervient à la place des chanteurs. La musique qui ponctue ces interventions à mi-chemin entre style direct et style indirect y perd tout son sens, et la scène confine au ridicule.

Chanteurs, chef et orchestre sauront sauver Fidelio. La très belle distribution tient ses promesses. Kurt Moll est parfait, Karita Mattila étonne par la maturité de sa voix et la justesse de son expression. Paraissant un peu en retrait dans les ensembles, ses duos et l’air de la fin du premier acte sont superbes. Les deux chanteurs mènent l’oeuvre de bout en bout, épaulés par un orchestre mené discrètement mais fermement par Sawallisch, qui joue à l’extrême les contrastes de la partition.



Gaëlle Plasseraud

 

 

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