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Sombre et mental

Paris
Théâtre des Champs-Elysées
06/22/2019 -  et 24*, 26, 28, 30 juin 2019
Christoph Willibald Gluck : Iphigénie en Tauride
Gaëlle Arquez (Iphigénie), Stéphane Degout (Oreste), Paolo Fanale (Pylade), Alexandre Duhamel (Thoas), Catherine Trottmann (Diane, Seconde prêtresse), Charlotte Despaux (Première prêtresse, Une femme grecque), Francesco Salvadori (Un Scythe), Victor Sicard (Un ministre du sanctuaire)
Balthasar-Neumann Chor- und Ensemble, Thomas Hengelbrock (direction musicale)
Robert Carsen (mise en scène, lumières), Philippe Giraudeau (chorégraphie), Tobias Hoheisel (décors et costumes), Peter van Praet (lumières)


G. Arquez (© Vincent Pontet)


La sensation de cette fin de saison sera venue du Théâtre des Champs-Elysées qui a repris la production d’Iphigénie en Tauride de Gluck que Robert Carsen a réalisée pour le Lyric Opera de Chicago.


Cet opéra qui condense tous les ingrédients de la tragédie grecque – religion, sacrifice, barbarie, amitiés viriles, vengeance – est, dans sa version française originale, une des plus belles réussites du XVIIIe siècle et Robert Carsen l’a réalisé sombre, dépouillé, très crédible, avec des éclairages virtuoses pour en intensifier les climax. Sur une scène noire et quasi vide («un espace mental» selon Carsen), juste les noms des Atrides écrits en gros caractères sur les murs et les instruments du sacrifice. Les chœurs dissimulés dans la fosse paraissent irréels. L’action, elle-même très condensée, est sublimée par une très habile chorégraphie de Philippe Giraudeau qui donne un rythme interne à l’unité de temps.


L’équipe de chanteurs réunie était somptueuse avec pour une prise de rôle époustouflante la mezzo-soprano Gaëlle Arquez, magnifique Iphigénie à la diction quasi parfaite et Stéphane Degout, Oreste très dramatique de superbe tenue vocale. Paolo Fanale incarnait de façon très intense Pylade avec une voix immense mais pas toujours également timbrée. Le Thoas d’Alexandre Duhamel, avec une certaine brutalité des phrasés, était très dramatique. Magnifiques aussi les deux prêtresses Charlotte Despaux et Catherine Trottmann, laquelle a aussi chanté superbement l’air libérateur de Diane dans les hauteurs du théâtre. Le chef allemand Thomas Hengelbrock a dirigé avec style et raffinement le Chœur et l’Ensemble Balthasar Neumann pour cette production qui restera avec Orfeo ed Euridice et Dialogues des carmélites parmi les plus mémorables de ces dernières saisons sur la scène de l’avenue Montaigne.



Olivier Brunel

 

 

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