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Mazzola Roma

Paris
Philharmonie
05/22/2019 -  et 12 (Le Mée-sur-Seine), 15 (Saint-Quentin-en-Yvelines), 17 (Saint-Michel-sur-Orge), 19 (Yerres) mai 2019
Giacomo Puccini : Preludio sinfonico
Serge Rachmaninov : Rhapsodie sur un thème de Paganini, opus 43
Ottorino Respighi : Fontane di Roma – Pini di Roma

Alexander Gavrylyuk (piano)
Orchestre national d’Ile-de-France, Enrique Mazzola (direction)


E. Mazzola (© Eric Garault)


Après un septennat de bons et loyaux services, Enrique Mazzola tire sa révérence à l’ONDIF, montrant dans son concert d’adieu qu’il laisse une phalange en parfaite santé, avec des cordes dont l’homogénéité s’apprécie dès le Prélude symphonique de Puccini. L’œuvre de l’étudiant du Conservatoire de Milan déborde déjà d’un lyrisme qui pourrait déjà être celui d’un intermezzo d’opéra et que le chef déverse généreusement mais sans sombrer dans le kitsch.


La présence de Rachmaninov n’a pas à surprendre au milieu d’un programme intitulé «Dolce vita»: on entend la Rhapsodie sur un thème de Paganini. Mazzola la fit rutiler, plus sensible à son aspect lumineux qu’à ce qu’elle révèle d’angoissé et de nocturne – comme si souvent chez le compositeur russe, le Dies irae grégorien s’y glisse plusieurs fois. Aux couleurs de l’orchestre répondent celles du très beau piano d’Alexander Gavrylyuk, brillant mais pas démonstratif, entre virtuosité et intimisme, qui préserve la dimension rhapsodique de la partition avant d’offrir en bis une poétique première Scène d’enfants de Schumann.


Les Fontaines et Les Pins de Rome vont comme un gant au chef italien. Non que la marche triomphale des légions des «Pins de la Via Appia», avec les buccins répartis sur les balcons, confonde grandeur et pompiérisme, que «La Fontaine de Trevi à midi» lorgne vers le Strauss de la Symphonie des Alpes. La direction n’empâte pas les deux partitions, pas moins pertinente dans les irisations impressionnistes de «La Fontaine de Valle Giulia à l’aube» ou des «Pins du Janicule». Si Mazzola reste un chef latin, fougueux et solaire, auquel n’échappe pas pour autant l’atmosphère ténébreuse des «Pins près d’une catacombe», il est précis, analytique, détaille les raffinements d’une instrumentation qu’on a trop souvent réduite à ses fanfares, nous rappelant que Respighi est un coloriste, aussi doué pour le pastel que pour la fresque. Galvanisé, l’orchestre se surpasse, avec de magnifiques solos.


Il porte, on le sait, porte des lunettes rouges. Les musiciens, eux, ont sur leur pupitre une rose rouge. Clin d’œil et hommage à celui qui est, depuis une saison, principal chef invité de la Deutsche Oper de Berlin.



Didier van Moere

 

 

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