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Distribution de choc !

Gent
De Vlaamse Opera
11/11/2001 -  et à Gent les 4, 6, 9, 14 novembre; à Antwerpen les 22, 24, 27, 30 novembre, 2 et 4 décembre 2001
Claude Debussy: Pelléas et Mélisande
Nicolas Rivenq (Pelléas), Alexia Cousin (Mélisande), Laurent Naouri (Golaud), Christian Tréguier (Arkel), Elizabeth Laurence (Geneviève), Linus Lapidaire/ Emmanuel Jacobs (Yniold), Fabrice Deroo (Un Médecin/ Un Berger),
Richard Jones (Mise en scène originale), Philippe Giraudeau, Matthias Janser (Réalisation de la mise en scène), Antony McDonald (Décors), Nicky Gillibrand (Costumes), Matthew Richardson (Lumières), Philippe Giraudeau (Chorégraphie), Jef Smits (Chef des chœurs),
Koor van de Vlaamse Opera, Symphonisch Orkest van de Vlaamse Opera, Massimo Zanetti (Direction musicale)
Production de L’Opera North (1995) en collaboration avec L’English National Opera et The Minnesota Opera

Alors que leur magique production de L’Enfant et les Sortilèges et Der Zwerg est actuellement reprise sur la scène du Palais Garnier, Richard Jones et son décorateur Antony McDonald sont invités à l’Opéra des Flandres pour remettre sur le chantier leur vision de Pelléas et Mélisande proposée à l’origine à l’Opera North en 1995 et reprise à plusieurs reprises dont une version à l’English National Opera l’année dernière ; Richard Jones n’est pas venu lui-même assurer cette reprise mais la production étaient entre de bonnes mains, celles de Philippe Giraudeau et de Matthias Janser, qui ont permis que la mise en scène ne perde pas de sa force : la vécu claustrophobique qui prédomine dans le spectacle est particulièrement souligné par un décor original, alternant des scènes très concrètes (sobres chambres, portes) avec des scènes plus oniriques (le Château d’Arkel devenant une maison mystérieuse, mal définie) ou quand même plus poétiques (la fontaine, le ciel nocturne…), tout en laissant suffisamment de place à l’imagination du spectateur pour qu’il se construise lui-même sa vision de l’œuvre. On notera aussi la beauté des éclairages de Matthew Richardson et des costumes originaux de Nicky Gillibrand.
L’intérêt majeur de cette reprise réside cependant dans la distribution qui a tenu les grandes promesses qu’on pouvait en attendre. Ainsi Nicolas Rivenq est le Pelléas que l’on attendait depuis longtemps, Laurent Naouri le plus torturé des Golaud, Alexia Cousin une délicate et mystérieuse Mélisande. Tous les trois, ainsi que le magnifique Christian Tréguier (dans le rôle d’Arkel) ont parfaitement assimilé le style d’interprétation de cette musique unique : leur diction, leur musicalité et leur articulation du texte aux notes sont irréprochables. Dommage qu’Elizabeth Laurence, très souffrante, n’ait pu que marquer le rôle de Geneviève qu’elle aurait sans doute interprétée de manière convaincante ; quant au petit Yniold, il est lui consternant et inaudible, ce qui est bien regrettable.
La direction de Massimo Zanetti est également magnifique, l’orchestre révélant dans les interludes ses plus belles couleurs. Tout au plus lui reprochera t-on de couvrir un peu trop les chanteurs mais cette petite réserve n’empêchera pas de conserver un grand souvenir de cette représentation.



Christophe Vetter

 

 

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