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Pour les oreilles, mais aussi pour les yeux

Geneva
Grand Théâtre
04/08/2019 -  et 22 (Perm), 24 (Moscou), 26 (Paris), 28 (Bruxelles), 30 (Köln) mars, 1er, 2 (Hamburg), 5 (Wien), 12 (Milano), 14 (Aix-en-Provence), 16 (Athinai) avril 2019
Giuseppe Verdi : Messa da requiem
Zarina Abaeva (soprano), Hermine May (mezzo), Dmytro Popov (ténor), Tareq Nazmi (basse)
musicAeterna (Chœur et Orchestre de l’Opéra de Perm), Teodor Currentzis (direction)


T. Currentzis (© Anton Zavjyalov)


Après Paris en mars, Teodor Currentzis vient de présenter à Genève, avec ses musiciens et ses choristes de l’Opéra de Perm (musicAeterna), une exécution du Requiem de Verdi qui fera date. Le concert a débuté par un triple pianissimo du chœur, un murmure à peine audible, avant le tonnerre et les déflagrations du « Dies irae ». Ou quand douceur rime avec fureur, mais aussi avec ferveur. Contrastes, tel était le maître-mot du chef grec. Contrastes des nuances, mais aussi des tempi. Avec une dynamique accentuée comme jamais et une formidable énergie. A plusieurs reprises, on se dit qu’on n’a jamais entendu ainsi cette partition pourtant archiconnue. La version qu’en donne Currentzis peut plaire ou non, au fond c’est une question de goût, mais force est de constater que le chef a une vision et qu’il s’y tient jusqu’au bout. Il dispose en outre d’un chœur superbe et de musiciens prêts à le suivre n’importe où.


Le quatuor de solistes est de haut niveau, mais inégal. Si le ténor Dmytro Popov chante tout en force et sans beaucoup de raffinement, la soprano Zarina Abaeva éblouit par son phrasé et ses pianissimi à couper le souffle. Le « Libera me » chanté au milieu des choristes restera comme un grand moment de cette soirée d’exception. La mezzo Hermine May est particulièrement expressive dans ses interventions, on la sent totalement habitée par son chant. La basse Tareq Nazmi offre des sonorités puissantes et caverneuses.


Le spectacle est aussi visuel. Le premier geste du chef est de demander aux choristes d’ouvrir leur partition, tâche dont ces derniers s’acquittent sans le moindre bruit et en parfaite synchronisation. Les musiciens et les choristes sont tous vêtus d’une longue robe noire, comme une soutane. Les instrumentistes jouent debout, d’où la performance physique. Mais le plus intéressant, c’est d’observer le chef : Teodor Currentzis s’agite beaucoup, il se trémousse et sautille sur son podium, et bat la mesure avec ses bottines noires. Parfois, il vient se placer à côté des musiciens et les couve du regard. En communion.



Claudio Poloni

 

 

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