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A distance du drame

Paris
Palais Garnier
01/24/2019 -  et 26, 29, 31 janvier, 3, 6, 9, 12, 14, 17, 20, 23 février 2019
Alessandro Scarlatti : Il Primo Omicidio ovvero Caino
Kristina Hammarström (Caino), Olivia Vermeulen (Abele), Birgitte Christensen (Eva), Thomas Walker (Adamo), Benno Schachtner (Voce di Dio), Robert Gleadow (Voce di Lucifero), Charles Le Vacon*/Hippolyte Chapuis (Caino), Arthur Viard*/Rémi Courtel (Abele), Lucie Larras*/Alma Perrin (Eva), Anton Bony*/Armand Dumonteil (Adamo), Mayeul Letellier*/Riccardo Carducci (Voce di Dio), Andréas Parastatidis*/Léo Chatel (Voce di Lucifero)
B’Rock Orchestra, René Jacobs (direction musicale)
Romeo Castellucci (mise en scène, décors, costumes, lumières), Silvia Costa (collaboration artistique), Piersandra Di Matteo, Christian Longchamp (dramaturgie)


O. Vermeulen, K. Hammarström (© Bernd Uhlig/Opéra national de Paris)


Première nouvelle production de l’année de l’Opéra national de Paris, l’oratorio Il Primo Omicidio d’Alessandro Scarlatti fait son entrée au répertoire de la maison sous la direction de René Jacobs, qui y fait ses débuts de chef.


En outre d’être le père du très génial Domenico Scarlatti qui a portée au dix-huitième siècle la sonate pour clavecin à son apogée, Alessandro Scarlatti (1660-1725) a composé une centaine d’opéras et presque autant de cantates et oratorios. De cet oratorio – genre dérivé du madrigal traitant de sujets sacrés – on ne sait guère plus qu’il a dû être composé sur un livret de d’Antonio Ottoboni pour le Carnaval de Venise de 1707 sur le cruel fratricide d’Abel par Caïn. Ressuscitée en 1968 par le musicologue Lino Bianchi, l’œuvre a été enregistrée trente ans plus tard par l’Akademie für alte Musik et le chef flamand René Jacobs, qui en a dirigé cette réalisation scénique en coproduction avec le Staatsoper Unter den Linden de Berlin et le Teatro Massimo de Palerme, mise en scène par Romeo Castellucci, lequel avait fait ses débuts à l’Opéra de Paris en 2015 avec un autre sujet inspiré de l’Ancien Testament, Moïse et Aaron de Schönberg.


Le spectacle et la scénographie réalisés par Romeo Castellucci sont d’un très grand dépouillement. Au fond de la scène vide, un rideau de tulle blanche abrite des effets lumineux glacés, certes virtuoses mais très en contraste avec les ors et les proportions du lieu. Les six personnages (chacun d’entre eux est doublé dans la seconde partie par un enfant) sont habillés de vilains costumes de ville, les femmes jouant les deux frères étant coiffées de perruques de type film de science-fiction. On reste toujours à distance d’une action très statique et exprimée par des gestes stéréotypés selon les personnages. Les chanteurs ont des voix de format baroque qui ne réchauffent absolument pas le propos. Seules celles d’Eva (Birgitte Christensen) et de la Voix de Dieu (Benno Schachtner) passent véritablement bien la rampe.


La seule chaleur vient de la fosse et du B’Rock Orchestra, un excellent ensemble baroque (ici très fourni) fondé à Gand en 2005, souvent associé à des projets théâtraux audacieux. René Jacobs, qui a, du temps de sa carrière de chanteur, interprété le rôle de la Voix de Dieu, sait animer et donner beaucoup d’énergie à cette musique pas toujours très égale d’intérêt mais comportant quelques très beaux airs, particulièrement réservés aux deux frères chantés par deux mezzo-sopranos, Kristina Hammaström (Caino) et Olivia Vermeulen (Abele). Le public de la première a réservé un accueil modéré à cette production, dont le metteur en scène et plasticien Castelluci a recueilli les sifflets.



Olivier Brunel

 

 

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