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Amitié belgo-canadienne

Mons
Théâtre royal
11/10/2018 -  
Samuel Barber: Adagio pour cordes, opus 11
Eugène Ysaÿe: Neiges d’antan, opus 23
Michel Lysight: November (création)
Gustav Mahler: Symphonie n° 5: Adagietto
Bohuslav Martinů: Concerto pour deux orchestres à cordes, piano et timbales, H. 271

Pascale Giguère (violon), Anne Van Den Bossche (piano)
Les Violons du Roy, Orchestre royal de chambre de Wallonie, Frank Braley (direction)


F. Braley


En 1918, l’armée canadienne libéra Mons des forces ennemies. En 2018, à l’occasion du centenaire de l’Armistice de la Première Guerre mondiale, la ville célèbre l’amitié belgo-canadienne avec un concert au Théâtre royal donné conjointement par l’Orchestre royal de chambre de Wallonie et les Violons du Roy, formation analogue de Québec.


Deux pièces lentes encadrent la première partie, introduite par de brèves allocutions d’Elio di Rupo, bourgmestre sortant de Mons, et de Seamus O’Regan, ministre canadien des anciens combattants. L’exécution de l’Adagio pour cordes (1936) de Barber et de l’Adagietto de la Cinquième Symphonie (1901-1902) de Mahler partagent les mêmes qualités de recueillement et de mise en place. Le chef, Frank Braley, adopte des tempi assez larges, sans rompre le fil mélodique, les cordes développant sous sa conduite à mains nues d’agréables sonorités. Ysaÿe composa Neiges d’antan (1914) quelques semaines avant le début des hostilités. La konzertmeister des Violons du Roy se charge de la partie soliste, tandis que celui de l’Orchestre royal de chambre de Wallonie prend sa place au sein de la formation québécoise. Le jeu de la violoniste convainc par sa capacité à restituer avec sobriété l’invention mélodique de ce poème pour orchestre, mais la prestation souffre par moments de traits imprécis et d’une sonorité peu avenante.


Les deux orchestres réunis créent ensuite une pièce de Michel Lysight (né en 1960) composée pour l’occasion. Dans November, l’auteur, qui présente cette œuvre sur scène ainsi que dans le programme, souhaite traduire la dureté des combats, mais aussi les moments de fraternité et de repos. Malgré la sincérité de l’intention, cette composition répétitive et peu contrastée d’une dizaine de minutes se révèle totalement impuissante à évoquer cette tragédie, à tel point que cette musique de nature consonante semble étrangère par sa tonalité et son climat expressif à ce que s’est déroulé durant ses terribles années. La biographie indique que Steve Reich et Arvo Pärt ont influencé l’évolution du langage du compositeur belgo-canadien, ce qui explique, du moins en partie, la pauvreté du matériau et le caractère monotone de cette pièce.



Les Violons du Roy (© Michel Robitaille)


D’une guerre mondiale à l’autre: presque aussi longue que la pause, la seconde partie suscite davantage d’émotion avec le Concerto pour deux orchestres à cordes, piano et timbales (1938) de Martinů, écrit au moment même où les accord de Munich livraient sa Tchécoslovaquie natale à l’Allemagne nazie – les applaudissements entre les mouvements n’en apparaissent que plus dérangeants. Cet ouvrage puissamment évocateur balaie complétement dans notre esprit la composition créée auparavant, et il faut se réjouir que le répertoire de l’Orchestre royal de chambre de Wallonie s’ouvre à la musique de l’immense compositeur tchèque. Les formations montoise et québécoise en livrent une interprétation intense et habitée, rigoureusement mise en place, avec un équilibre précis, ce qui permet de profiter des impeccables prestations de la pianiste, Anne Van Den Bossche, et du timbalier, Max Charrue. La Danse villageoise de Claude Champagne, compositeur québécois quasiment inconnu chez nous, met à un terme à ce concert à moitié réjouissant et dont il faut retenir la merveilleuse intention constituant à réunir deux orchestres de chambre séparés par l’Atlantique.


L’Orchestre royal de chambre de Wallonie fête cette année ses soixante ans et donne deux concerts à cette occasion: le premier décembre, à l’Arsonic, dans un programme d’œuvres de Michel Lysight, Martinů, Mozart et Sami Strazimiri, et le 20 décembre, au Théâtre royal, concert durant lequel le nouveau (Frank Braley) et les anciens directeurs musicaux (Jean-Pierre Wallez, Jean-Paul Dessy, Augustin Dumay) dirigeront l’orchestre à tour de rôle dans des œuvres de Saint-Saëns, Dessy, Lekeu, Stravinsky, Beethoven et Ravel.


Le site de l’Orchestre royal de chambre de Wallonie
Le site des Violons du Roy



Sébastien Foucart

 

 

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