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Un requiem après un mariage

Liège
Opéra royal de Wallonie
10/26/2018 -  et 28 octobre 2018*
Giuseppe Verdi: Messa da requiem
Serena Farnocchia (soprano), Sabina Willeit (mezzo-soprano), Marc Laho (ténor), Roberto Scandiuzzi (basse)
Chœurs de l’IMEP, Chœurs de l’Opéra royal de Wallonie, Pierre Iodice, Benoît Giaux (chefs des chœurs), Orchestre de l’Opéra royal de Wallonie, Speranza Scappucci (direction)


(© Opéra royal de Wallonie-Liège)


A l’approche de la Toussaint, l’Opéra royal de Wallonie programme la Messa da Requiem (1874) de Verdi à deux reprises, une fois entre les deux dernières représentations du Mariage secret, puis deux jours plus tard, ce dimanche après-midi. Le théâtre liégeois tourne à plein régime en cette fin octobre, et le public répond à l’appel : la salle semble presque complètement remplie, comme pour une représentation d’opéra. Il valait la peine de se rendre à ce concert dirigé par Speranza Scappucci.


Avec rigueur et humilité, le chef principal attitré restitue la nature dramatique et spirituelle de ce requiem en unifiant les changements de ton dans un tout cohérent. Il équilibre bien les forces en présence et affiche un remarquable sens de l’impulsion et des contrastes. Ces derniers, nombreux, sont rendus avec fermeté mais sans excès. Les tempi paraissent justes, ce qui garantit fluidité et naturel à cette exécution qui s’attache tant à la forme qu’à l’émotion. Réservant de beaux moments de recueillement, l’orchestre se montre toutefois un peu inégal. La sonorité demeure dans l’ensemble trop ordinaire, voire sèche, en particulier celle des violoncelles, alors que les cuivres, fort sollicités, clament leur partie avec netteté et éloquence.


N’ayant rien dû accomplir dans l’opéra de Cimarosa, les choristes ont sans doute pris le temps de se préparer consciencieusement, ce qui se ressent dans le résultat. Les Chœurs de l’Opéra royal de Wallonie, renforcés par des chanteurs de l’Institut supérieur de musique et de pédagogie de Namur, s’illustrent par leur unité et leur expressivité, avec une assez belle sonorité. Quant aux solistes, les qualités collectives surpassent les performances individuelles. La voix puissamment projetée de Serena Farnocchia présente peu de rondeur, les interventions de cette solide soprano à l’aigu percutant valant avant tout pour leur engagement émotionnel. Celle de Sabina Willeit se révèle moins saisissante, la mezzo-soprano livrant néanmoins un chant soigné et contenu. Le probe Marc Laho paraît en retrait, malgré la clarté d’une voix sainement entretenue. Le plus satisfaisant, selon nous, sur le plan de la présence et du style, Roberto Scandiuzzi s’imposer sans peine par la noblesse et la profondeur du chant.


Une réflexion pour finir. Il s’agit à nouveau d’une œuvre de Verdi, compositeur très, voire trop, souvent joué dans ce théâtre – Le Trouvère et Aïda cette saison, et il faut probablement s’attendre dans le futur à d’autres titres verdiens et plus largement italiens. Que réaliseraient ce chef, cet orchestre et ces chœurs dans le Requiem allemand de Brahms ?



Sébastien Foucart

 

 

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