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La Révolution en marche

Paris
Auditorium du Louvre
10/24/2018 -  et 25 octobre (Paris), 21 novembre (Puteaux) 2018
Joseph Haydn : Symphonie n° 87 en la majeur
Jean-Baptiste Davaux : Symphonie concertante pour deux violons solo mêlée d’airs patriotiques
Louis-Charles Ragué : Symphonie en ré mineur, opus 10 n° 1

Chouchane Siranossian (violon)
Le Concert de la Loge, Julien Chauvin (violon, direction)


(© Franck Juery)


Après avoir passé plusieurs années à codiriger Le Cercle de l’harmonie avec Jérémie Rhorer, Julien Chauvin (né en 1979) poursuit sa découverte du répertoire symphonique du XVIIIe siècle avec son ensemble Le Concert de la Loge : la sortie récente du troisième disque consacré aux Symphonies parisiennes permet au jeune chef français de continuer à nous proposer de découvrir des contemporains de Haydn aux côtés des chefs-d’œuvre bien connus du maître autrichien. Ainsi de Jean-Baptiste Davaux (1742-1822), né comme Berlioz à La Côte-Saint-André, dont la figure avait été mise en avant par un disque déjà ancien du Concerto Köln autour de «La Prise de la Bastille» (Capriccio, 1989, réédité en 2008). On aurait plutôt aimé la reprise de la symphonie de Dittersdorf qui a donné son nom au disque, mais il n’en reste pas moins que la symphonie de Davaux fait son effet au concert grâce aux extraits d’airs patriotiques célèbres toujours connus aujourd’hui, tels que La Marseillaise, La Carmagnole ou le fameux «Ah! ça ira, ça ira, ça ira!». Accompagné de la violoniste Chouchane Siranossian, Julien Chauvin fait valoir un éclat bienvenu en soliste, tandis que sa partenaire se montre plus en retrait dans l’intention, ce malgré d’impeccables qualités techniques.


Plus intéressante, la Symphonie en ré mineur de Louis-Charles Ragué (1744-1793) nous transporte en des états d’âme pré-révolutionnaires volontiers fougueux et exacerbés dans les mouvements extérieurs. C’est là où Chauvin se montre à son meilleur, avec une énergie rythmique qui met en valeur les attaques sèches et l’articulation en des tempi très rapides, sans vibrato. On aimerait davantage de respiration ici et là, à même de mettre en valeur les crescendos et les passages aériens en contraste, avec davantage de couleurs. Ces défauts sont également visibles dans la Quatre-vingt-septième Symphonie de Haydn, découpée en deux parties à l’instar de ce qui se pouvait se faire à l’époque – dixit Chauvin. A ce compte-là, quitte à jouer l’authenticité, Chauvin devrait aller jusqu’au bout de sa logique et nous proposer un concert autrement plus consistant en termes de durée: les nombreux programmes reproduits dans le Joseph Haydn de Marc Vignal (Fayard, 1988) démontrent aisément combien les auditeurs de la fin du XVIIIe siècle ne se contentaient pas de trois maigres symphonies, aussi réussies soient-elles.



Florent Coudeyrat

 

 

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