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A leur meilleur niveau

Bruxelles
Bozar, Salle Henry Le Bœuf
10/05/2018 -  et 7* octobre 2018
Benjamin Britten: Concerto pour violon, opus 15
Serge Prokofiev: Roméo et Juliette, opus 64 (extraits)

Vilde Frang (violon)
Belgian National Orchestra, Stanislav Kochanowski (direction)


V. Frang (© Marco Borggreve)


Belgian National Orchestra : il n’y a rien à faire, nous ne nous habituons pas à ce changement de nom induit par la nouvelle stratégie de communication de l’orchestre. Est-il autorisé de l’appeler «Orchestre national belge» en français ? En tout cas, le niveau reste très bon. Les musiciens affichent beaucoup de plénitude et d’assurance, ce dimanche, sous la direction de Stanislav Kochanowski. Dans Roméo et Juliette (1935-1936) de Prokofiev, l’orchestre rend chaque numéro avec justesse et une admirable diversité de ton, ce qui évite toute lassitude. Les dix-sept morceaux retenus dans un ordre presque chronologique se succèdent de manière soutenue, sans essoufflement ni déperdition d’énergie. L’exécution captive par la précision de la mise en place et la beauté de la sonorité. Témoignant d’un sens prononcé de la narration et des climats, le chef invite à se lever presque tous les pupitres, lors des applaudissements, et avec raison : à des cordes souples et diligentes s’associent des bois précis et expressifs et des cuivres capables d’autant de force que de nuance – excellents percussionnistes, au milieu desquels Guy Delbrouck officie avec toujours autant d’efficacité et de charisme.


La première partie de ce concert pompeusement intitulé « L’espoir est le dernier à mourir » affiche le même degré de finition. L’orchestre se révèle tout aussi net et percutant dans le Concerto pour violon (1938-1939) de Britten, un des plus beaux du vingtième siècle, trop peu joué, malgré ses nombreuses qualités, et totalement ignoré par les candidats au Concours Reine Elisabeth, alors qu’il possède largement de quoi se montrer expressif et illustrer sa virtuosité. Vilde Frang l’affronte avec une maîtrise souveraine et parcourt avec conviction la riche palette d’émotion qu’il recèle. Restituant avec attention le lyrisme de certains passages, la violoniste norvégienne extrait de son Vuillaume une sonorité fine et légère mais toujours ferme. Son jeu raffiné mais naturel vaut également pour sa rigueur rythmique, qualité notable dans la cadence qui suit la saisissante montée en puissance de l’orchestre, un des sommets de l’œuvre, fort bien rendu par le chef. Ce dernier respecte un équilibre pratiquement exempt de défaut entre les musiciens et cette formidable artiste qui prend congé du public sans accorder de bis. De toute façon, que jouer de pertinent après ceci ?


Le site de Vilde Frang



Sébastien Foucart

 

 

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