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L’habit ne fait pas le moine

Paris
Palais Garnier
09/28/2018 -  et 30 septembre, 1er, 3, 4, 6*, 7, 9, 11, 12, 13, 15, 16, 18, 19 octobre 2018
Decadance
Ohad Naharin (chorégraphie)
Ballet de l’Opéra national de Paris
Avi Yona Bueno (Bambi) (scénographie, lumières), Rakefet Levy (costumes)


A. Sarri, H. Jocqueviel (© Julien Benhamou/Opéra national de Paris)


Alors que le Festival d’Automne s’apprête à célébrer par un «portrait» la chorégraphe flamande Anne Teresa De Keersmaeker, Paris met à l’honneur l’Israélien Ohad Naharin en faisant entrer au répertoire du Ballet de l’Opéra (BOP) Decadance, sa plus célèbre chorégraphie avant que sa propre compagnie de Tel Aviv, la Batsheva Dance Company (BDC), ne présente quatre spectacles au Théâtre de Chaillot.


Decadance, que l’on avait pu voir à Chaillot où il a été présenté en 2014, est un des ballets les plus demandés à la compagnie lors de ses tournées mondiales. Opus en perpétuel remaniement conçu par Naharin pour le dixième anniversaire de collaboration avec la compagnie, il se compose d’extraits des pièces emblématiques, en dix parties, d’où son titre «Deca-dance», aussi dissemblables les unes que les autres mais qui s’enchaînent en quatre-vingts minutes avec un timing cousu main. La version 2018 du BOP réalisée pour une trentaine de jeunes danseurs, tous sujets, quadrilles et coryphées, utilise des extraits des pièces suivantes: Anaphaza (1993), Zachacha (1998), Naharin’s Virus (2001), Three (2005), Telophaza (2006), MAX (2007), Seder (2007) et Sadeh21 (2011).


Il est toujours dangereux de comparer mais il nous a semblé que cette version de Decadance donnée par de très jeunes danseurs non rompus à la technique particulière enseignée par Ohad Naharin (la méthode Gaga, un langage de mouvement qui est la marque de fabrique de la Batsheva), quoique exploitant l’énergie transmise par le chorégraphe, n’avait pas le chic et l’humour qu’y mettent ses créateurs. Les danseurs du BOP semblaient, au sens propre comme au figuré, flotter dans des vêtements trop grands pour eux. Ces tenues de sport multicolores et les habits noirs qui figurent ceux des juifs orthodoxes leur semblent aussi étrangers que l’émotion tout à fait particulière, empreinte du contexte politique et de nostalgie, propres à la compagnie israélienne. On n’y sentait pas passer toute la gamme des émotions, de la joie à la tristesse, qu’y mettent les interprètes israéliens. Cependant, comme toute œuvre bien conçue, elle fonctionnait tout de même avec un impact immense sur le jeune public qui faisait honneur à guichets fermés à cette série de représentations.


Il faudra, pour comparer, aller voir danser la BDC à Chaillot dans le cadre de la Saison France-Israël 2018, notamment une autre œuvre emblématique de Naharin, Mamootot, et Venezuela, dont ce sera la première française, et surtout découvrir la troupe de jeunes, Batsheva-The Young ensemble, créée en 1990, dans deux classiques du répertoire de la BDC, Décalé et Sadeh21.



Olivier Brunel

 

 

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