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Des Alpes à Paris

Gstaad
Tente du festival
08/31/2018 -  
Gaetano Donizetti, Vincenzo Bellini, Gioachino Rossini, Giuseppe Verdi : Ouvertures, airs et duos
Olga Peretyatko (soprano), Juan Diego Flórez (ténor)
La Scintilla Oper Zürich, Riccardo Minasi (direction)


(© Raphaël Faux/GSTAADPHOTOGRAPHY.COM)


Le Festival Menuhin de Gstaad, qui a débuté le 13 juillet, s’est terminé le 1er septembre, après une soixantaine de concerts. Traditionnellement, la première partie de la manifestation fait la part belle à la musique de chambre, avec des concerts dans les petites églises de la région, à Gstaad même, mais aussi à Rougemont, à Saanen et à Zweisimmen. Ces chapelles sont de véritables petits bijoux architecturaux, offrant non seulement une superbe acoustique mais aussi une grande proximité avec les artistes. Sans parler du somptueux écrin montagneux qui les entoure. A partir de la mi-août, une immense tente (1800 places) dressée dans la célèbre station suisse a accueilli les grands orchestres symphoniques invités. Le point culminant de l’édition 2018 aura été la venue de Jonas Kaufmann, qui a chanté Siegmund en version concertante dans le premier acte de La Walkyrie. Mais il serait faux de réduire le Festival à ce seul événement, tant la programmation a été riche. Les Alpes ont constitué le thème de l’édition 2018, ce qui aura permis d’entendre notamment la Symphonie alpestre de Richard Strauss et Manfred de Tchaïkovski. Nul n’ignore que c’est justement le grandiose paysage alpin tout autour de Gstaad qui a incité Yehudi Menuhin à poser ses valises dans la région au début des années 1950, prélude à la création du Festival en 1957.


L’édition 2018 s’est terminée en apothéose avec un magnifique concert de l’Orchestre de la Scala placé sous la direction d’Andrey Boreyko, qui a remplacé au pied levé Christoph Eschenbach. La violoniste Vilde Frang et la violoncelliste Sol Gabetta ont proposé une version intériorisée et délicate du Double Concerto de Brahms, avant les sonorités slaves de la Huitième Symphonie de Dvorák, dans un équilibre parfait entre tous les pupitres. La veille, la soprano Olga Peretyatko et le ténor Juan Diego Flórez se retrouvaient sous la tente du Festival pour un florilège d’airs et de duos belcantistes les uns plus virtuoses que les autres. Thématique alpine oblige, les spectateurs ont notamment eu droit à Linda di Chamounix, à La Somnambule et à Guillaume Tell, mais aussi à quelques « intrus » comme L’assedio di Calais, Le Barbier de Séville ou encore La Traviata. Les deux chanteurs sont apparus dans une forme resplendissante : elle, glamour et séductrice en diable, avec une voix qui s’est étoffée mais qui reste agile et éblouissante dans les vocalises ; lui, modèle de style et de technique, avec ses aigus rayonnants et son chant intense et ardent, sans parler de son français excellent dans Guillaume Tell. Seul (petit) bémol de la soirée : à la tête de la Scintilla, l’orchestre sur instruments baroques de l’Opéra de Zurich, Riccardo Minasi n’a pas toujours su maîtriser son enthousiasme et son énergie, couvrant parfois les chanteurs. Mais le public ne lui en a guère tenu rigueur, qui a offert une ovation debout à tous les artisans de cette soirée en forme de feu d’artifice vocal.


Le Festival Menuhin de Gstaad 2018 s’est conclu sur un record de fréquentation (26.500 spectateurs). Directeur de la manifestation depuis dix-sept ans, Christoph Müller a déjà dévoilé les grandes lignes de la programmation 2019, dont le thème sera « Paris ». La musique française sera à l’honneur (notamment Debussy, Ravel, Bizet, Fauré, Berlioz, Saint-Saëns, Franck, mais aussi Tristan Murail pour une création), défendue par des formations (notamment Orchestre Philharmonique de Radio France, Orchestre National de Lyon, Concert Spirituel) et des artistes français (Patricia Petibon, Bertrand Chamayou, Renaud Capuçon et Roberto Alagna, pour ne citer que les noms les plus connus). Christoph Müller entend bâtir un pont musical entre Paris et Gstaad : si les deux localités ne sont en fin de compte pas si loin l’une de l’autre géographiquement, il est clair cependant que la culture et la tradition musicale françaises méritent d’être mieux connues et défendues dans les montagnes suisses.


Le site du Festival Menuhin de Gstaad



Claudio Poloni

 

 

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