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Cabaret de Poche

Paris
Théâtre de Poche-Montparnasse
05/24/2018 -  et 25, 26*, 27, 31 mai, 1er, 2, 3, 7, 8, 9, 10, 14, 15, 16, 17, 21, 22, 23, 24, 28, 29, 30 juin, 1er, 5, 6, 7, 12, 13, 14, 15 juillet 2018
Berlin Kabarett
Kurt Weill, Stéphane Corbin, Friedrich Hollaender, Fred Raymund, Dajos Béla, Henri Christiné (musique), Anne-Sophie Versnaeyen (arrangements)
Marisa Berenson (Kirsten), Stéphane Corbin/Simon Legendre (Fritz, piano), Sebastiàn Galeota (Viktor), Jacques Verzier*/Olivier Breitman (Karl), Loïc Olivier/Hugo Chassaniol (percussions), Victor Ros (cornet), Vincent Heden (direction vocale)
Stéphan Druet (mise en scène), Alma de Villalobos (chorégraphies), Denis Evrard (costumes), Christelle Toussine (lumières)


(© Victor Tonelli)

Né sous l’Occupation, le Théâtre de Poche-Montparnasse, avec ses deux petites salles, est dirigé depuis 2011 par Stéphanie Tesson et Charlotte Rondelez. A défaut de retrouver sa fonction d’avant-garde, il propose en alternance des pièces de toutes les époques, bien choisies pour leurs textes, très souvent parfaitement interprétées et réalisées. La convivialité du lieu faisant le reste, c’est une scène très prisée de la rive gauche parisienne.


La programmation offre parfois des spectacles musicaux comme récemment L’Histoire du soldat de Stravinski et Ramuz mise en scène par Stéphan Druet, qui vient d’être récompensée d’un Molière. Et maintenant ce Berlin Kabarett réalisé aussi par Stéphan Druet pour la mise en scène et Stéphane Corbin pour la musique, qui est une occasion pour les amateurs de musique allemande de l’époque de la République de Weimar de s’y aventurer. D’autant qu’avec l’actrice mythique Marisa Berenson et des chansons de Kurt Weill, Friedrich Hollaender, Dajos Béla, Henri Christiné et Fred Raymund, l’affiche est alléchante.


L’intrigue, qui raconte la survie d’un cabaret berlinois au moment de la montée du nazisme, est très calquée sur le musical Cabaret et le film de Bob Fosse qui lui fit suite. Pourquoi pas? Mais le génie du musical, sans parler du film qui avait comme atout d’illustrer une histoire plus large avec ses extérieurs, était de trouver la limite extrêmement fragile entre la crudité du propos et la vulgarité. Et aussi de traiter d’un sujet historique, certes, mais toujours délicat à faire revivre sans virer à l’excès. Le spectacle Berlin Kabarett se veut plus intimiste, et la disposition de la salle est parfaite pour se sentir au cabaret avec service de boissons sur des petites tables, les spectateurs étant très serrés les uns contre les autres. Hélas! ce que l’on reproche à ce spectacle est sa tendance à la vulgarité, son manque de finesse. Tout est souligné à gros traits autant dans le jeu des acteurs que dans l’exploitation d’un passé très délicat à faire revivre.


Musicalement, c’est beaucoup plus satisfaisant, et ce que font les trois musiciens avec un piano, des percussions, un cornet et beaucoup d’imagination est admirable. Le choix des chansons est plutôt bon. Weill se taille la part du lion avec un extrait de Mahagonny, Le Grand Lustucru, La Complainte de la Seine, Wo sind die Tränen (Nanna’s Lied), et l’enchainement à l’action est toujours en situation. Marisa Berenson, qui n’est pas une chanteuse à voix, s’en tire très bien et ne pâlit pas à côté de Sebastiàn Galeota et Jacques Verzier, qui sont des chanteurs aguerris. La chorégraphie réalisée par Alma de Villalobos est habile (Sebastiàn Galeota est un danseur bluffant) et les éclairages de Christelle Toussine sont parfaits.



Olivier Brunel

 

 

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