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Feux d’artifice musicaux à Lyon

Lyon
Auditorium Maurice Ravel
05/04/2018 -  et 5* mai 2018
Guillaume Connesson : Feux d’artifice
Joseph Haydn : Concerto pour violoncelle n° 1 en ut majeur
Serge Rachmaninov : Symphonie n° 2 en mi mineur, opus 27

Gautier Capuçon (violoncelle)
Orchestre national de Lyon, Lionel Bringuier (direction)


L. Bringuier (© Paulo Dutto)


Il en fait du chemin, le jeune chef d’orchestre français Lionel Bringuier, depuis ce fameux concert en février 2001 où il dirigeait, lors d’une soirée des Victoires de la musique classique, l’Orchestre national des Pays de la Loire: il n’avait alors que quatorze ans! Nommé chef assistant du Los Angeles Philharmonic par Esa-Pekka Salonen en 2006, directeur musical de l’Orchestre symphonique de Valladolid en 2009, il a pris en 2014 les rênes de l’Orchestre de la Tonhalle de Zurich (en remplacement de David Zinman), et est aussi désormais artiste associé de l’Auditorium-Orchestre national de Lyon (ONL), où il se produit ce soir, aux côtés du jeune violoncelliste Gautier Capuçon.


Comme c’est devenu une (bonne) habitude à l’Auditorium de la Capitale des Gaules, la soirée débute avec une pièce de musique contemporaine, la bien nommée Feux d’artifice (1998) de Guillaume Connesson (né en 1970). Un morceau qui fait visiblement grande impression sur le public lyonnais, avec son imposant orchestre où brillent notamment les cuivres et les percussions, qui se font ici l’écho des rires et des cris d’enfants, ainsi que des danses enfiévrées d’un bal populaire du 14 juillet!


Plus sérieux mais tout aussi joyeux, le Premier Concerto pour violoncelle de Haydn, composé en 1762 pour le violoncelliste virtuose Joseph Weigl mais redécouvert seulement en 1961 au Musée national de Prague. Avec le Second en majeur, composé quant à lui en 1783, il forme un duo incontournable de l’écriture concertante pour violoncelle, et chaque violoncelliste se doit de les inscrire à son répertoire. C’est le cas de Gautier Capuçon qui l’interprète (et le maîtrise) depuis longtemps, puisqu’il l’a enregistré (pour Virgin Classics) dès 2003, à l’âge de 22 ans! Malgré une structure simple, ce concerto s’avère assez spectaculaire, et après une marche très solennelle dans laquelle Capuçon fait résonner de manière altière et émouvante son instrument, l’Adagio qui suit est ici délivré comme un plainte toute de discrétion derrière un orchestre attentif à son lancinant discours. L’Allegro molto conclusif rejoint la pièce de Connesson dans un esprit d’explosion de sons et de couleurs: Capuçon joue ce mouvement à perdre haleine, en faisant fi d’aigus parfaitement difficiles (et tout aussi bien négociés), tandis que la phalange lyonnaise rivalise de virtuosité dans la course effrénée qu’elle se dispute avec le soliste.


Après un entracte bien mérité pour reprendre son souffle, c’est à la Deuxième Symphonie de Rachmaninov que Lionel Bringuier s’attelle. Loin du formidable échec essuyé par sa Première Symphonie, cette œuvre – qui dure environ une heure et qui aurait pu en rebuter plus d’un – a au contraire connu un triomphe presque égal à celui rencontré par son Deuxième Concerto pour piano. La lecture du jeune chef français se montre très respectueuse des indications du compositeur russe, ayant recours au rubato avec parcimonie et laissant la musique se mouvoir de manière fluide. Sous sa baguette souple, l’auditoire visualise aisément les sinuosités du thème unique de l’ouvrage, dont le premier mouvement remémore les menaçantes atmosphères de L’Ile des morts. Dans l’Allegro molto, les cors rivalisent de rutilance, mais sans rompre l’équilibre des différents pupitres qui apportent leur contribution dans cet effervescent fandango. Le troisième mouvement trouve avec le clarinettiste François Sauzeau un interprète de premier choix: grâce et style s’exhalent à travers ses phrasés qui ne posent aucun problème de respiration dans des passages pourtant difficiles pour le musicien. Enfin, l’Allegro vivace final voit Bringuier, l’architecte minutieux de cette symphonie, maintenir soigneusement la tension latente de cette ultime partie, avant de laisser l’orchestre éclater de mille feux dans les dernières mesures. C’est également une déflagration de joie qui résonne au sein du public!



Emmanuel Andrieu

 

 

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