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Les lauréats du concours d’Orléans s’invitent aux Bouffes du Nord

Paris
Théâtre des Bouffes du Nord
03/26/2018 -  
Pascal Dusapin : Etude pour piano n° 2 [1]
Heinz Holliger : Partita n° 3: «Barcarola» [2]
Ivan Fedele : Etudes australes: «Cape Horn» [2]
Enrique Granados : Goyescas: «El Amor y la Muerte» [1]
Karol Szymanowski : Masques, opus 34: «Shéhérazade» [3]
Luciano Berio : Six Encores [3]
Héctor Parra : Au Cœur de l’oblique (création) [3]

Hyeonjun Jo [1], Miharu Ogura [2], Maroussia Gentet [3] (piano)




Créé par Françoise Thinat en 1989 et dirigé depuis 2015 par Isabella Vasilotta, le concours international de piano d’Orléans révèle à un public de plus en plus élargi le talent de jeunes artistes dans le répertoire des XXe et XXIe siècles. Pour cette treizième édition, quarante-deux candidats de quinze nationalités différentes concourent lors de quatre épreuves publiques à Orléans, les lauréats se produisant au Théâtre des Bouffes du Nord pour «un concert de prestige». A cette occasion, l’œuvre commandée au compositeur espagnol Hèctor Parra, Au Cœur de l’oblique, est donnée dans son intégralité.



M. Ogura


La benjamine, Miharu Ogura (21 ans), fait montre d’une assurance persuasive dans la Barcarole extraite de la Partita (1999) de Heinz Holliger, un hommage masqué à son dédicataire András Schiff (das Schiff désigne un bateau), avant une Etude d’Ivan Fedele qui fait prévaloir une écriture plus motorique riche en mouvements contraires.



H. Jo


Hyeonjun Jo (23 ans) s’illustre quant à lui dans un programme éclectique: la jubilation digitale est au rendez-vous avec l’Etude pour piano n° 2 (1999) de Pascal Dusapin et sa rythmique convulsive, neutralisée par un trille final énigmatique, sismographe de la tension accumulée. Les sautes d’humeur d’«El Amor y la Muerte» trouvent sous les doigts du pianiste sud-coréen des serviteurs zélés... et parfois irritants: sollicité continuellement à ses extrémités, le nuancier engendre une ligne sans cesse ballotée entre la suavité d’un nocturne de Field et la violence percussive d’une toccata de Prokofiev. Un Granados différent, pas forcément le nôtre, mais pleinement assumé.



M. Gentet


Il y a les pianistes qui savent tout faire et ceux qui savent quoi faire. Telle Shéhérazade en personne, Maroussia Gentet (25 ans) prend l’auditeur par la main à travers les méandres de l’écriture sinueuse de Szymanowski; mieux: elle nous raconte une histoire... à moins qu’elle ne chorégraphie une danse lascive où la sensualité et la violence prête à sourdre nous plongent dans le merveilleux des Mille et Une Nuits. Maniant la griffe et le velours, la lauréate du Premier Prix Blanche Selva possède l’art de mettre la matière en mouvement jusqu’à faire oublier la mécanique de l’instrument. Celle-ci est pourtant pleinement mise à contribution dans Au Cœur de l’oblique, dont la première partie engage le poignet et les avant-bras d’une main à pétrir le clavier, tandis que l’autre actionne directement les cordes à même la table d’harmonie. C’est peu dire que, dans une partition particulièrement athlétique et bien ingrate à jouer, Maroussia Gentet s’en tire avec tous les honneurs. Bravo!


Le site du concours international de piano d’Orléans
Le site de Maroussia Gentet



Jérémie Bigorie

 

 

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