About us / Contact

The Classical Music Network

Paris

Europe : Paris, Londn, Zurich, Geneva, Strasbourg, Bruxelles, Gent
America : New York, San Francisco, Montreal                       WORLD


Newsletter
Your email :

 

Back

Jusqu’où ira Stanislas de Barbeyrac ?

Paris
Athénée - Théâtre Louis Jouvet
02/19/2018 -  
Ludwig van Beethoven : Adelaide, opus 46 – An die ferne Geliebte, opus 98
Hector Berlioz : Les Nuits d’été, opus 7
Francis Poulenc : Banalités

Stanislas de Barbeyrac (ténor), Alphonse Cemin (piano)


S. de Barbeyrac (© DavGemini)


Il y a aujourd’hui deux jeunes ténors français nés dans les années 1980 : Cyrille Dubois et Stanislas de Barbeyrac. Mais là où l’un garde un profil aigu, la tessiture de l’autre se centralise, avec un médium plein d’harmoniques charnus, alors qu’on l’a naguère entendu en Pâris de La Belle Hélène. Quel sera l’avenir de Stanislas de Barbeyrac, de cette voix à la fois vaillante et veloutée, qui fait merveille en Tamino ? Celui d’un Fritz Wunderlich français, qu’il pourrait parfois rappeler ?


Son récital à l’Athénée a en tous cas montré ses qualités de récitaliste, malgré un peu de timidité chez Beethoven. Assez appliqué, Adélaïde, lui sert ainsi à s’échauffer. Il se libère davantage dans A la bien-aimée lointaine, néanmoins plus scrupuleux qu’inspiré. Il donne en revanche toute sa mesure pour les Nuits d’été, si difficiles à la voix de ténor, dont toute la tessiture est sollicitée. Galbe du phrasé, maîtrise de l’émission, avec une voix mixte impeccablement gérée, sens des mots : autant d’atouts pour que la légèreté de la « Villanelle », la sensualité du « Spectre de la rose », la tristesse de « Au cimetière » ne lui échappent pas. C’est la grande tradition française. A peine le grave semble-t-il un peu sourd. L’aigu, en revanche, pose un problème : il peine à se déployer, comme s’il restait écrasé. Banalités de Poulenc, dont son Chevalier de la Force rallie tous les suffrages, termine le récital en beauté : comme chez Berlioz, il sait jouer sur la différence des registres poétiques – verdeur de la « Chanson d’Orkenise », légèreté canaille du « Voyage à Paris », langueur indolente de « Hôtel ». Malheureusement, ici comme ailleurs, il n’a pas un partenaire à sa hauteur : le piano d’Alphonse Cemin, parfois décalé, sonne sec et sans couleurs.


Trois bis : la « Sérénade de Don Juan » de Tchaïkovski, qui montre son éclectisme, l’air de la fleur de Carmen, où la voix mixte et la messa di voce lui permettent de chanter la phrase finale telle qu’elle est écrite, « J’ai fait trois fois le tour du monde » conquérant des Cloches de Corneville.



Didier van Moere

 

 

Copyright ©ConcertoNet.com