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Pour Thomas Hampson

Paris
Philharmonie
02/05/2018 -  
Antonín Dvorák : Biblické písně, opus 99, B. 189: I. «Oblak a mrákota jest vůkol něho», II. «Skrýse má a paveza má Ty jsí», III. «Slys o Boze! slys modlitbu mou», IV. «Hospodin jest můj pastýr», V. «Boze! Boze! písen novou», IX. «Pozdvihuji ocí svých k horám» et X. «Zpívejte Hospodinu písen novou»
Johannes Brahms : Ein deutsches Requiem, opus 45

Miah Persson (soprano), Thomas Hampson (baryton)
accentus, Marc Korovitch (chef de chœur), Orquestra Gulbenkian, Laurence Equilbey, direction


T. Hampson (© Jiyang Chen)


La vedette de ce concert, donné sans entracte, fut incontestablement Thomas Hampson. Programmé dans sept des dix Chants bibliques de Dvorák, puis dans Un requiem allemand de Brahms, chanté par cœur, il est apparu avec toutes les qualités qu’on lui connaît: beauté du timbre, intelligibilité du texte, y compris en tchèque, puissance et projection, le tout au service d’une lecture intense et émouvante, mieux d’une vraie interprétation. Ce fut particulièrement le cas lors de ses deux interventions dans le Requiem allemand, où son sens du dire sert au mieux le poignant texte. On aurait aimé en dire autant de Miah Persson mais sa prestation, même précise et juste, ne touche à aucun moment alors qu’il y est tout de même question de tristesse et de consolation.


accentus, ce soir avec 65 chanteurs, est fidèle à sa réputation de qualité mais n’émeut pas non plus. A quelques exceptions mineures près, cela est en place et homogène, les voix sont belles et pures, l’allemand est précis mais les nuances évoluent exclusivement dans une échelle trop resserrée du fortissimo au mezzo piano. Plus gênant il faut attendre la quatrième partie («Wie lieblich»), d’ailleurs chantée trop fort, pour percevoir réellement les alti. Quant aux basses, elles sont trop discrètes, ce qui a tendance à éteindre la polyphonie. Ce déséquilibre est aggravé par l’effectif des pupitres avec une nette prédominance des voix aiguës. Dommage pour du Brahms, un compositeur qui aimait particulièrement les voix graves.


Quant à Laurence Equilbey, elle dirige plus accentus qu’un Orchestre Gulbenkian qui joue sur instruments modernes et qui semble trop souvent comme laissé de côté. Ici aussi, c’est en place, à quelques rares moments près (unisson des cordes graves au début notamment), mais la sonorité générale est assez pauvre et les individualités n’attirent pas l’oreille. La gestique irrégulière ne parvient pas à insuffler une ligne ni à faire circuler la musique notamment entre le chœur et l’orchestre mais aussi au sein même de l’orchestre. Une Laurence Equilbey qui a bien changé depuis l’époque où elle enregistrait avec accentus cette œuvre dans sa version avec deux pianos, offrant alors une vision, certes austère et millimétrée, mais plus aboutie.


Cette lecture, on l’a compris pas complètement convaincante, comme inachevée et manquant de cohérence, ne fera pas oublier, malgré la présence irradiante de Thomas Hampson, le Requiem de Brahms intense, plein et fervent dirigé en octobre dernier dans cette même salle par le grand Herbert Blomstedt.



Gilles Lesur

 

 

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