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Victoria Hall
01/17/2018 -  & 30 avril 2018 (Lausanne)
Claude Debussy: Prélude à l’après-midi d’un faune
Maurice Ravel: Concerto en sol
Johannes Brahms: Symphonie n° 3, opus 90

Nelson Goerner (piano)
Orchestre de la Suisse Romande, Jonathan Nott (direction)


N. Goerner


Une fois n’est pas coutume, les yeux et les oreilles ne se sont pas portés sur la flûte solo, la toujours remarquable Sarah Rumer, dans ce Prélude à l’après-midi d’un faune mais sur sa collègue Nora Cismondi, issue de l’Orchestre national de France, et qui vient de rejoindre l’OSR au poste de premier hautbois solo. Comme pour la venue de Svetlin Roussev, ex-Philharmonique de Radio France, au poste de premier violon solo, l’orchestre continue sa mue en faisant venir des instrumentistes qui en plus de leurs qualités propres ont une certaine profondeur de son qui lui fait parfois défaut.


Les qualités naturelles d’orchestre « français » étaient en évidence dans ce Debussy, avec une douceur aux cors et des tutti qui s’équilibrent avec naturel. Le tempo retenu et régulier pris par Jonathan Nott convient bien à cette œuvre dont la modernité ne cessera jamais de nous étonner.


En ouverture de sa dernière saison, Jonathan Nott avait déjà programmé ce Concerto pour piano de Maurice Ravel avec Pierre-Laurent Aimard en soliste. C’est une approche plus virtuose et engagée que nous propose Nelson Goerner. Les tempi sont un peu plus vifs dans l’Allegramente initial, mettant un peu à mal la mise en place à l’orchestre, même s’il faut souligner la virtuosité d’Olivier Brombun à la trompette. Ce n’est pas la première fois que le pianiste argentin, professeur à la Haute Ecole de Musique de Genève, travaille avec Jonathan Nott. Leur première rencontre a eu lieu en 2014 lors d’un concert privé donné pour les Nations Unies et avait montré que les deux musiciens s’accordaient dans le Concerto K. 450 sur un style théâtral et animé qui convenait merveilleusement à Mozart. Tout en étant d’un très haut niveau, la cohérence de la vision que propose Goerner convient un peu moins dans ce Ravel dont il faut privilégier une certaine retenue pour mieux laisser sortir l’émotion.


En bis, c’est justement avec plus d’intériorité que Nelson Goerner nous donne le premier des Nocturnes opus posthume de Frédéric Chopin. Ce n’est pas la première fois que l’on voit des musiciens de l’orchestre qui ne jouaient pas cette pièce sortir des coulisses pour partager ce moment de musique avec le public.


La Troisième Symphonie de Brahms avait été donnée en 2014 lors d’une soirée un peu frustrante par Neeme Järvi. Ce dernier avait « expédié » cette symphonie en une demi-heure. Par comparaison, Jonathan Nott donne une lecture qui dure dix bonnes minutes en plus en cherchant une sonorité puissante. Voici un Brahms sombre et résolument hambourgeois éloigné de l’esprit de Vienne. Un peu bousculé dans ses habitudes, l’OSR doit chercher une puissance sonore qu’il n’a pas toujours et certains tutti sont parfois un peu lourds. Mais les deux mouvements intermédiaires sont très travaillés et trouvent une réelle justesse de ton. Il y a peu de flottement aux cordes dans l’Allegro final mais n’est-ce pas le prix à payer pour faire prendre des risques à cet orchestre et le faire progresser ?



Antoine Lévy-Leboyer

 

 

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